Jour 16 : Jeudi 16 février 2017

 Lac INLE


Nous avons rendez-vous ce matin à 8h30 au bord du canal avec notre chauffeur mais cette fois-ci ce n'est pas un taxi qui nous attend mais une pirogue ! Nous descendons prendre notre petit déjeuner qui comme d'hab était très bon. Hier, nous avons fait notre première excursion sur le lac et aujourd'hui nous allons l'explorer plus amplement.

 


Le lac Inle est un site encore une fois incontournable lorsqu’on voyage au Myanmar. Nous quittons notre hébergement pour nous rendre à notre point de rendez -vous au bord du canal. Notre chauffeur est là, nous montons dans notre pirogue motorisée.  Le ciel est brumeux. Nous naviguons sur le canal avant d'atteindre le lac. Situé à plus de 900 mètres au-dessus du niveau de la mer, encadré de deux chaines de montagnes, le lac Inlé est un endroit superbe et mystérieux, où le temps semble s'être arrêté.  Nous croisons d'autre barques où les hommes pagayent avec une seule rame qu'ils manipulent avec une jambe. Ils récoltent des herbes surement pour leur potager. En effet, le lac abrite de multiples potagers flottants. Profitant de la prolifération de jacinthes d'eau, les habitants (Inthas) cultivent toutes sortes de primeurs (tomates, concombres, courges...). Les jardins flottants produisent également des fleurs. Les potagers flottants couvrent aujourd’hui le quart de la superficie du lac. Le ciel se dégage et laisse de plus en plus place au soleil....


 
 

 
Nous naviguons au cœur des villages avec leurs habitations de bois et de bambou construites sur pilotis.  C'est magnifique nous sommes sous le charme mais ce trésor est aujourd’hui menacé par plusieurs sources de pollution.  En effet, sa surface diminue à une vitesse alarmante, phénomène que l’on attribue à l’augmentation de la densité démographique et à la croissance rapide des deux grandes activités économiques de la région, le tourisme et l’agriculture. L' écosystème du lac est mis à rude épreuve avec l’évolution des pratiques agricoles. Le lac Inle  pâtit par ailleurs du manque de capacités institutionnelles et de volonté politique en matière de protection environnementale. Et selon les scientifiques si la tendance se poursuit  “le lac pourrait bien avoir disparu d’ici  vingt ans”!
 




Les villages  abritent de nombreux ateliers de l’artisanat. C’est dans les ateliers du lac que l’on tisse les robes de lotus destinées à draper certaines statues de Bouddha, mais aussi de beaux vêtements et foulard. Certes, la visite des ateliers fait partie du « circuit touristique », mais personne ne pousse à l’achat et le savoir-faire des artisans est intéressant à observer. Nous avons pu voir comment on extrait les fibres des tiges de lotus jusqu'au tissage. On nous explique qu'il faut environ une vingtaine de jours pour extraire la fibre de 4000 tiges de lotus nécessaires à la fabrication d'une petite écharpe !!


 
 


Nous quittons le cliquetis caractéristique des métiers à tisser pour remonter dans la pirogue. Nous passons au milieu des rues et nous nous régalons de voir ces villages et leurs coutumes.


 
 


Nous changeons d'atelier pour aller dans une fabrique bateau. On nous présente les techniques de fabrication de pirogue traditionnelle en teck. Juste à côté, nous visitons la fabrique de cheerot Minshwesint, des cigares roulés à la main. L’enveloppe des cigares est généralement formé d’un feuille de « than », nommée « thanal-phet » et composé de riz, de miel, de tamarin, d’ un mélange de tabac broyé, de vin de bananes , d’anis étoilé, et de sucre brun. 


 



Nous naviguons de nouveau pour nous rendre à la pagode de Paung Daw Oo. Elle est construite dans le style birman avec des toits étagés surmontés par un stupa. La principale caractéristique est constituée par 5 petites statues du Bouddha, couvertes d'or comme partout. Mais ici, le terme "couvertes" prend toute sa signification. La forme initiale des statues est complètement masquée par les multiples couches d'or, qui ont transformé les sculptures en boules.
Le monastère est ouvert à tous, mais, dans la tradition du theravada, seuls les hommes ont le droit de toucher les statues pour y placer des feuilles d'or.

Selon la légende, ces statues ont été taillées dans le bois de l’arbre bodhi et elles dégageaient une lumière surnaturelle.  Ces 5 statues seraient autrefois lors d'une procession tombées à l'eau lorsque la barge royale qui les transportait chavira. Malgré des recherches acharnées, on ne repêcha seulement 4 des 5 statues. Et miracle, lorsqu'on les replaça dans la pagode, la cinquième, était revenue à sa place dans la pagode, couverte d'algues et revenu par un moyen encore non élucidé.  Chaque année durant le mois d' octobre, un important festival a lieu durant 18 jours.  La fête culmine avec une procession d'une barge royale, elle véhicule quatre des cinq statuettes de Bouddha à travers une quinzaine de villages du lac. La cinquième reste dans la pagode. La barge est tirée par 5 barques mues chacune par 20 rameurs dans le style propre au Lac Inle (aviron tenu par une jambe).  La barge est suivie par des centaines d'autres barques et pirogues. A chaque étape, les 4 statuettes sont hébergées dans le temple local. C'est une fête très colorée et très populaire. La foule est particulièrement nombreuse lorsque la procession arrive dans la ville.

A côté de la pagode, il y a un hangar où l'on peut voir la fameuse barge royale utilisée pour la procession.



 
 


La pagode de Paung Daw Oo est entourée de stands vendant des vêtements, statues, bijoux etc et juste derrière il y a même un marché.


 


C'est dans un restaurant sur pilotis que nous prenons notre repas. Assis en terrasse nous voyons le défilé des pirogues et nous avons également vu sur les alentours et en toile de fond les montagnes.


 


Nous changeons de village pour la visite d'un atelier de forgerons. Cette visite nous permet de regarder de plus près comment les artisans locaux produisent des objets d’usage quotidien, surtout des couteaux et d’autres outils pour l’agriculture , qui sont vendus dans toute la région. Ici il n'y a pas de machines, ni de moteurs, le métal reste constamment sur le feu, alors qu’autour de lui les forgerons battent simultanément le métal avec des mouvements rythmiques réguliers pour l’aplatir et prendre la forme souhaitée. C'est un travail manuel exténuant.
 

 
 


Nous allons ensuite à la rencontre des femmes Padaung (« Les femmes au long cou », nommées aussi « Femmes Girafes »).  Le nom «femmes au long cou» découle de la pratique des femmes Padaung de porter des anneaux de laiton autour du cou, des bras et des jambes, ce qui comporte l’allongement de leur cou. Les anneaux de laiton sont ajoutés lorsque les filles sont autour de huit ans. Il est dit que cette pratique a été utilisé traditionnellement comme un moyen pour protéger les femmes contre les attaques de Tigres. Aujourd’hui plusieurs femmes Padaung poursuivent cette tradition antique.


 


Nous remontons dans notre barque, après avoir quitté le village puis traversé le canal nous nous trouvons au milieu du lac. Le paysage est sublime, nous voyons des pêcheurs qui glissent à la surface de ses eaux miroitantes sur leurs barques à fond plat tels des gondoliers vénitiens. Les pêcheurs utilisent une seule jambe pour ramer les pirogues. Très habiles, ils doivent se tenir en équilibre sur une jambe et fléchir le corps en avant, maniant les avirons et la pagaie avec une dextérité unique. Cette singularité s’explique par la nécessité de voir au-delà des joncs, des roseaux gigantesques et des plantes flottantes qui poussent autour du lac et des villages. C'est une posture absolument unique au monde.


 
 


De retour sur la terre ferme au village Nyaungshwe,  nous louons des vélos. Nous enfourchons donc nos bicyclettes et c'est parti pour une balade de plus de deux heures...
Les premiers coups de pédales réchauffent les muscles engourdis. Nous traversons le village puis nous passons à travers des petits sentiers au milieu de  champs, nous atteignons ensuite un autre village. Nous avons même traversé un gué vélo sur le dos, afin de reprendre un chemin de latérite qui débouche sur la route goudronnée.

 

 
 


Au cours de cette promenade nous avons vu des monastères, une partie de la vie sur les canaux mais aussi de gros bœufs noirs, et des petits papillons.


 
 


Devant un hôtel de luxe nous demandons si nous pouvons y faire un tour. Le gardien très gentil nous passe des badges visiteurs et c'est en vélo que nous allons y jeter un œil. Il faut suivre une longue jetée pour arriver à de très jolies maisons en bois privatives. Le resort est composé d'une ribambelle de cottages, les bungalows ont une baie vitrée qui s'ouvre sur le lac ou un plan d'eau.


 


Il fait nuit quand nous ramenons nos vélos au loueur. Après une bonne douche, nous nous rendons au restaurant "Unique". Resto trouvé par le biais du guide du routard et ils avaient raison !! Très bon, copieux, superbe accueil et excellent rapport qualité prix ! Les jus de fruits frais sont excellents, moi j'ai testé à la fraise et Cyrille à la banane. Nous avons pris le poulet au curry avec pommes de terre et riz , trop bon ! Très bonne adresse, je crois que nous reviendrons demain.


 
 


Nous passons une deuxième nuit au  Golden Empress Hotel. Tout en bois façon chalet birman, notre hôtel est calme.
 

   
 

 

Jour précèdent Jour suivant