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Je commence par un rappel de l’histoire du mur de Berlin. Sur décision de Nikita Khrouchtchev, le mur de Berlin commence à être construit dans la nuit du 12 au 13 août 1961 pour empêcher les Allemands de l'enclave de Berlin de fuir la RDA sous contrôle soviétique. Surnommé “mur de la honte” par les Allemands de l'ouest, le dispositif érigé par le gouvernement est-allemand avait pour appellation officielle “mur de protection antifasciste”. Son rôle : empêcher toute possibilité de passage vers l'ouest pour ceux que le régime qualifie de “déserteurs de la république”. L’Allemagne de l'Ouest n'ayant plus de capitale, ils décidèrent donc de couper Berlin en deux et d'entourer d'un mur la partie appartenant à l'Allemagne de l'Ouest pour éviter que les habitants de la RDA (République Démocratique d'Allemagne) ne puissent entrer en RFA (République Fédérale d'Allemagne). Dans Berlin, coupée en deux, de nombreux habitants de l'Est veulent rejoindre l'Ouest, en quête de liberté. L'affaiblissement de l'Union soviétique, la perestroïka conduite par Mikhaïl Gorbatchev, et la détermination des Allemands de l'Est qui organisent de grandes manifestations, provoquent le 9 novembre 1989 la chute du mur de Berlin, suscitant l'admiration incrédule du « Monde libre » et ouvrant la voie à la réunification ... Une partie du mur de Berlin a été conservée depuis son effondrement le 9 novembre 1989. Ce morceau est aujourd'hui devenu un mémorial appelé la East Side Gallery. Cette galerie en plein air de 1,3 km offre 118 fresques réalisées par des artistes provenant de 21 pays du monde entier. Cet art, réalisé sur la frontière entre les deux parties de la ville de Berlin, est appelé le Border Art. Le Border Art est donc une forme de street art relativement nouveau qui sert à protester, s'exprimer et s'opposer pacifiquement face à la violence du gouvernement. Le principal avantage de cet art est de diffuser et de renforcer les idées de la population face à celles des états. |
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Beaucoup des fresques composant cette exposition ont été peintes en 1990, l'année suivant la chute du mur. Les œuvres d'art qui bordent les rives de la Spree constituent un mémorial de cette guerre froide et un changement politique d'importance mondiale. L'organisateur de l'East Side Gallery, Kani Alavi, est un artiste iranien vivant en Allemagne. Il a été témoin de la chute du mur de Berlin et a vu la foule se presser pour marcher sur le sol libre du côté Ouest. Kani Alavi a contribué à transformer le rideau de fer en un monument durable symbolique de la liberté. Parmi les peintures murales les plus frappantes et les plus célèbres, citons le baiser fraternel de Dmitri Vrubel. La fresque représente un baiser entre le premier ministre Leonid Brejnev et le dirigeant de l’Allemagne de l’est Erich Honecker. Ce baiser symbolisait un lien idéologique entre l'Allemagne de l'Est et l'Union soviétique qui avait supprimé les rêves et les aspirations de millions de personnes vivant sous ces régimes. L'un des graffitis les plus symboliques du mur de Berlin, peint par Birgit Kinder, montre une Trabant traversant le béton. La Trabant, omniprésente en République démocratique allemande, est une automobile considérée comme une représentation de l'ancienne Allemagne de l'Est. La fresque fait référence aux allemands qui ont voulu fuir le côté Est de la ville et à cette voiture qui est une icône de la RDA. |
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Nous continuons à pied vers l’Oberbaumbrücke, un pont traversant la Sprée à Berlin. Le pont a été construit dans le style néogothique de brique sur deux étages entre 1894 et 1896. Il relie les quartiers de Friedrichshain et Kreuzberg, d'anciens arrondissements de la ville qui ont été séparés par le mur de Berlin jusqu'en 1989. |
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En 1724, le pont Oberbaumbrücke est un simple barrage en bois où les navires doivent s’acquitter de leurs frais de douane. C’est entre 1894 et 1896 qu’il est édifié sous sa forme actuelle par l’architecte Otto Stahn. D’inspiration néo-gothique, le monument possède deux étages : l’étage supérieur accueille les rails du métro berlinois (U-Bahn) et l’étage inférieur la rue et ses passants. Du pont, on peut profiter d’une vue exceptionnelle, de part et d’autre, sur le Molecule Man, une sculpture monumentale de 30 mètres de hauteur sur la Spree, et l’East Side Gallery. |
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Visible de loin « Molecule Man » est une série de sculptures monumentales réalisées par Jonathan Borofsky. Nous décidons de nous en rapprocher. Mesurant 30 mètres de hauteur et pesant 45 tonnes d'aluminium, elle représente 3 personnages symbolisant la confluence des 3 quartiers Kreuzberg, Treptow et Friedrichshain. Leurs pieds effleurent la Spree depuis bientôt 30 ans et donne ainsi une impression de lévitation. Pourtant, ils font plus de 45 tonnes d'aluminium ce qui représente... l'équivalent d'un Airbus A320. |
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Nous marchons vers la place « Rudolfplatz ». Il est déjà midi et nous nous installons au restaurant. |
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A l’angle de la Rudolfplatz se dresse l’église de Zwingli. Après la construction du mur de Berlin en 1961, l'église Zwingli n'a plus été utilisé comme église et a été laissé à l'abandon pendant plus de quatre décennies. En 2007, les habitants du quartier ont uni leurs forces pour récupérer l'espace pour accueillir des événements culturels. En effet, l'église a été utilisée comme hôpital militaire pendant la guerre, puis pour stocker des livres et des pièces d'orgues de rechange pendant l'ère communiste. L'église a survécu à la Seconde Guerre mondiale pratiquement indemne et une grande partie est encore dans son état d'origine. L'église peut accueillir plus de 1 000 personnes et est couronnée d'une tour élancée qui s'élève à près de 80 mètres dans la ligne d'horizon de Berlin. Les immenses fenêtres en verre coloré captent la lumière du soleil et la transforment en toutes les couleurs de l'arc-en-ciel. |
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Nous rejoignons la station de métro et c’est en métro que nous allons voir le Checkpoint Charlie. Checkpoint est un anglicisme qui désigne un barrage routier surveillé par des militaires dans une zone en guerre ou en conflit armé. Checkpoint Charlie est le poste-frontière le plus connu de l’époque de la guerre froide à Berlin. Le site reste un témoin émouvant de la division de la ville, entre les secteurs russe et américain. Et pourquoi Charlie ? Car c’était le 3ème sur la liste des checkpoints, selon l’alphabet en vigueur à l’OTAN : alpha, bravo, Charlie… Au poste-frontière on peut voir le panneau qui devint un symbole de la division de Berlin et qui lançait un avertissement ferme à ceux qui s’apprêtaient à s’aventurer au-delà du Mur – You are now leaving the American sector - en anglais, russe, français et allemand, se trouvait à cet endroit. C’est, de nos jours encore, un témoin emblématique de la frontière territoriale et de la division politique de la ville. Jusqu’à la chute du Mur de Berlin, le 9 novembre 1989, il marquait la frontière entre l’Ouest et l’Est, le capitalisme et le communisme, la liberté et la captivité. Checkpoint Charlie demeure un site incontournable de Berlin, d’où émane une très forte charge historique et émotionnelle, même s’il reste peu de choses pour évoquer l’atmosphère des années d’avant 1989. |
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Juste à côté de Checkpoint Charlie, nous allons visiter le Musée du Mur. Le Musée du Mur Checkpoint Charlie est dédié au mur de Berlin et ceux qui tentent de traverser le plus célèbre passage de la frontière entre l'Est et Berlin-Ouest. Le musée est rempli de photos, vidéos et maquettes dévoilant des centaines de détails intéressants sur les tentatives des citoyens de Berlin vers l'atteinte de la liberté. À travers ces expositions, nous découvrons l'histoire d'une femme ayant réussi à fuir de Berlin-Est accroupie dans un haut-parleur, ou encore celle d'une autre personne qui a réussi à s'échapper entre deux planches de surf, ou encore de personnes qui ont réussi à s'échapper cachées dans les parties les plus improbables d'une Trabant (la voiture utilisée à l'époque), en passant la frontière dans le moteur ou bien sous le siège de la voiture. De nombreux objets d'époque témoignent aussi de l'ingéniosité des gens pour malgré tout franchir le Mur. On peut y voir des voitures aménagées pour fuir, un mini sous-marin avec lequel un homme s'est laissé porté par les courants de la Mer baltique, des montgolfières et des cerfs-volants à moteur improvisés. Ou bien les deux valises découpées et rassemblées dans lesquelles on s'évadait également etc… Bien que beaucoup ont réussi à s'enfuir, trop de personnes sont décédées lors de leur tentative désespérée d'atteindre la liberté. Heureusement, la plupart des gardes à la frontière de la RDA n'ont pas respecté les ordres et n'ont pas tiré sur les fugitifs, ce qui a facilité l'évasion. Grâce à ces expositions, on prend de l'ampleur des conséquences qu'a eu la construction du mur de Berlin. |
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En sortant du musée nous continuons notre visite. Nous passons dans une supérette pour acheter des boissons et après une pause sur un banc nous marchons vers potsdamer platz. En cours de route, nous passons sur le site Topographie des Terrors établi à côté du musée Gropius Bau. La Topographie de la terreur retrace l’histoire du site et des institutions de la terreur installées tout près du quartier du gouvernement nazi ainsi que l’histoire de leur crime organisé à l’échelle européenne. Sur le site il y a également des restes du Mur de Berlin, classés monuments historiques. |
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Notre découverte de Berlin se poursuit au fil des rues où nous voyons le Monument Hardenberg, la chambre des députés de Berlin, le Welt Balloon : Ballon d'hélium emblématique représentant le globe, qui s'élève à plus de 500 m pour offrir une vue panoramique sur la ville. Plus loin, dans la Leipziger Strasse, nous passons devant le bâtiment du Bundesrat qui a plus de 100 ans d’histoire : il a été construit en 1904 sous la direction de l’architecte Friedrich Schulze-Kolbitz pour la Chambre haute du Parlement prussien. Nous terminons notre journée à Potsdamer Platz. |
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Pour l’apéro de ce soir, Dieter nous offre une Berliner Kindl, une bière berlinoise réputée pour ses versions aromatisées. Ce sera une Himbeer arôme framboise. |
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