Jour 3 : dimanche 16 juin 2024
Sartène, l'authenticité corse |
Ce matin, nous savourons notre premier petit déjeuner en Corse, confortablement installés sur notre terrasse avec une vue incroyable sur la mer. Le soleil réchauffe l’air, et le parfum des vacances est déjà bien là. Nous prenons ensuite la route en direction de Sartène, ville typiquement corse, perchée sur son éperon rocheux, le célèbre "Pitraghiu", dominant une magnifique vallée. Sartène se dresse fièrement, accrochée aux hauteurs, et en arrivant, nous sommes déjà émerveillés par la vue. La ville offre un panorama exceptionnel sur la vallée du Rizzanese et les montagnes environnantes, jusqu’aux aiguilles de Bavella au loin. Avec ses ruelles pavées, ses maisons en granit et son atmosphère médiévale, Sartène incarne à elle seule l'âme et le patrimoine de la Corse. Sartène est la plus grande commune de Corse en superficie. Elle fut fondée probablement au Moyen Âge et a joué un rôle stratégique dans l’histoire de l'île. Sa position, difficile d’accès, l’a protégée des invasions et des conflits entre clans. Cette ville au caractère robuste et fier a traversé les siècles, conservant ses coutumes et traditions avec une authenticité presque intacte. |
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Nous entrons dans l'église Sainte-Marie, une imposante construction du XVIIIe siècle. Sa façade austère cache un intérieur richement décoré, où le style baroque se déploie avec charme et sobriété, fidèle à l'architecture. L’église est particulièrement célèbre pour son rôle central dans la Catenacciu, la procession du Vendredi saint, un chemin de croix où un pénitent masqué, chargé d'une lourde croix, parcourt les rues de la ville, recréant la passion du Christ. Cet événement annuel attire une foule de fidèles et de visiteurs, faisant de Sartène un lieu de pèlerinage et de recueillement pendant la Semaine Sainte. |
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Nous partons explorer les ruelles étroites et pittoresques de la vieille ville, en nous imprégnant du charme authentique de son quartier médiéval. À chaque coin de rue, Sartène nous réserve des surprises : des passages, des escaliers en pierre, des balcons en fer forgé qui semblent suspendus dans le temps. |
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Le paysage qui entoure Sartène incarne la beauté sauvage de la Corse. Nichée dans un cadre montagneux, la ville offre des panoramas splendides qui s’étendent sur les collines environnantes La vallée du Rizzanese, qui s’étend en contrebas de Sartène, est marquée par une végétation méditerranéenne, composée de maquis dense, d’arbousiers, de chênes verts et de pins maritimes. Cette végétation se mêle aux roches granitiques, créant un contraste de couleurs entre le vert profond de la nature et le gris imposant des pierres. |
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Sartène abrite également l’église dédiée à Saint-Sébastien, le patron des archers. Cet édifice, moins célèbre que l’imposante église Sainte-Marie, a pourtant une grande importance locale, surtout pour ceux qui, comme Karine, partagent une connexion spéciale avec cet art ancestral. Saint Sébastien, reconnu comme le protecteur contre les fléaux et le saint patron des archers, occupe une place symbolique puissante dans cette région. À l'intérieur de l’église, des symboles et des représentations du saint nous rappellent les dévotions que les habitants lui rendent, notamment pour sa protection face aux épreuves et son inspiration pour les archers. |
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Roccapina et Bonifacio : Entre mer, histoire et paysages grandioses |
Après notre visite de Sartène, nous reprenons la route en direction de Bonifacio, en faisant un premier arrêt au site naturel de Roccapina. Là, l'emblématique rocher du Lion de Roccapina s'impose devant nous, majestueux et tranquille. Cette sculpture naturelle, née de l'érosion du calcaire au fil des millénaires, semble veiller sur la mer, comme un sentinelle immobile surveillant les rivages corses. Le lion, sculpté par le vent, la pluie et le sel, est une œuvre d'art géologique que l'on appelle « I taffoni ». À côté, la tour génoise, perchée sur un éperon rocheux, rappelle le rôle défensif de ce lieu face aux invasions barbaresques. Ce site d’une grande beauté sauvage, où la nature règne en maître, surplombe la baie de Roccapina. La plage, sauvage et préservée, étend son sable fin sous une mer d’un turquoise éclatant, un véritable coin de paradis où la tranquillité est totale, sans aucune habitation à l’horizon. |
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Nous reprenons ensuite la route pour atteindre Bonifacio, la cité qui défie les falaises. Bonifacio, fondée au XIIe siècle par les Génois, se divise en deux parties distinctes : la ville haute, perchée sur les falaises, et la ville basse, où se trouve le port. Nous garons la voiture près du port et entamons notre exploration. Le port de Bonifacio est un lieu vivant, niché dans une petite crique protégée par des quais en pierre. Le vieux port, avec ses maisons colorées et ses restaurants accueillants, dégage une atmosphère chaleureuse et conviviale. Nous flânons parmi les bateaux de pêche et les yachts qui accostent ici, admirant la vue spectaculaire sur les falaises qui surplombent la ville. Les remparts de la citadelle, visibles depuis le port, ajoutent une touche majestueuse à ce cadre pittoresque. Les eaux turquoise, les bateaux et les falaises calcaires créent un panorama digne des plus belles cartes postales. |
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La vieille ville de Bonifacio, avec ses ruelles étroites et ses maisons en pierre, semble suspendue dans le temps. Chaque coin de rue nous plonge un peu plus dans son histoire médiévale, lorsque la ville était un bastion défensif stratégique. En montant vers la citadelle, nous découvrons l’imposante forteresse, avec ses remparts et ses portes médiévales, témoignant de l’histoire militaire de la ville. |
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Nous continuons notre promenade à travers les rues de la ville.C’est ici que Karine s'arrête dans une boutique pour acheter un bracelet pour son amie Myriam. Un souvenir de la Corse et aussi un moyen de la remercier pour s’être occupée de ses animaux pendant son absence. |
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Nous rejoignons l’un des sites les plus emblématiques de Bonifacio : les escaliers du Roy Aragon. Ce sentier spectaculaire, composé de 187 marches creusées dans la falaise, descend jusqu’à la mer, offrant une vue imprenable sur les eaux turquoises et la Sardaigne au loin. Selon la légende, ces escaliers auraient été creusés par les troupes du roi d’Aragon en une nuit lors du siège de la ville en 1420, pour accéder à un puits d’eau douce. Nous empruntons les marches et, à notre grande surprise, nous sommes véritablement seules sur ce site. Il n'y a personne d'autre à part nous, ce qui rend cette expérience encore plus magique. Le lieu semble entièrement privatisé, un endroit suspendu entre le ciel et la mer, offrant un panorama spectaculaire sur les falaises et la Méditerranée. Et oui il est 12h30, alors que tout le monde se dirige vers les restaurants pour déjeuner, nous avons le privilège d’avoir l’escalier pour nous. Pour accéder à l'escalier, il nous est demandé de porter des chaussures fermées et un casque de chantier, ce qui ajoute une touche d’aventure à cette randonnée insolite. Le décor spectaculaire et la tranquillité du lieu rendent cette visite encore plus mémorable, comme une véritable immersion dans l’histoire et la nature de Bonifacio. |
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Nous trouvons un petit coin ombragé sur un banc d’une place pour déguster notre pique-nique en toute tranquillité. |
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Après cette pause et requinqués, nous poursuivons notre visite avec un détour par l'Église Saint-Dominique, l’un des plus anciens édifices religieux de Bonifacio. Ce lieu, construit au XIIIe siècle par les Dominicains, est le plus grand édifice gothique de Corse, un style rare sur l'île et qui ajoute un caractère unique à cette église. Située dans la ville haute, elle impressionne par sa sobriété, construite en calcaire local, avec une façade imposante et un clocher carré qui rappelle qu'elle servait autrefois de refuge pour les habitants en cas d’attaque. L'intérieur, austère et épuré, révèle toutefois de beaux éléments gothiques, comme les voûtes en ogive, qui en font un lieu incontournable pour les amateurs d'histoire et d’architecture. La chapelle du Très-Saint-Sacrement, elle, est un autre point marquant du lieu, qui devient une scène parfaite pour les concerts de musique sacrée, surtout en été. |
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Notre parcours nous mène ensuite aux anciens moulins de Bonifacio, situés sur le plateau du Campo Romanilu. Ces moulins, vestiges des siècles passés, rappellent l’époque où ils étaient essentiels pour moudre le grain des habitants, contribuant ainsi à leur survie dans cette région isolée. Construits en pierre calcaire au XVIe siècle, ces moulins à vent, bien que partiellement restaurés, se fondent parfaitement dans le paysage naturel, et leur emplacement permet d'admirer les falaises blanches et les eaux turquoise en contrebas. |
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Juste après, nous visitons le cimetière marin de Bonifacio, situé à la pointe du Cap et dominant la Méditerranée. Surnommé « le cimetière des immortels », ce lieu de repos se distingue par ses petites chapelles funéraires blanches, toutes alignées dans une géométrie parfaite, comme un village miniature de maisons en pierre calcaire face à la mer. |
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Nous explorons les remparts de la forteresse de Bonifacio, à quelques pas du cimetière. |
Cette citadelle, érigée au IXe siècle et modifiée au fil des siècles, notamment sous l’influence génoise, est une place forte impressionnante qui protégeait autrefois la ville. Ses murs imposants et ses bastions nous offrent des vues spectaculaires sur les falaises abruptes, le détroit de Bonifacio et, au loin, les côtes de la Sardaigne. Les portes fortifiées et les remparts donnent à ce site une dimension historique saisissante. |
Nous traversons la ville pour nous rendre sur le chemin à flanc de falaise, le sentier du Campu Romanilu. Ce sentier médiéval longe les falaises, offrant des vues inoubliables sur la citadelle perchée et la mer scintillante en contrebas. |
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Le panorama grandiose sur la ville et le contraste entre la pierre calcaire et l’eau bleue de la Méditerranée nous coupent le souffle. Une vue qui est spectaculaire ! les falaises abruptes, marquées par l'érosion, donnent à Bonifacio un aspect vertigineux, presque comme si la ville flottait au-dessus de l'eau. La citadelle médiévale, avec ses remparts crénelés, domine l'horizon, et les maisons semblent presque suspendues au bord de la falaise, certaines ayant leurs fondations au ras du précipice. |
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Nous descendons ensuite vers le port pour récupérer la voiture au parking, Puis, nous reprenons la route, direction Porto Pollo. |
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Le soleil commence à baisser lorsque nous atteignons la plage de Porto Pollo, un lieu parfait pour clore cette journée riche en découvertes. L’air marin, les vagues douces, et la lumière dorée du crépuscule nous ont offert une ambiance paisible, et nous avons pris le temps de nous détendre, les pieds dans le sable, en profitant du calme de ce charmant littoral. |
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De retour à notre chalet, nous soupons sur notre terrasse. Après ce dîner, pour digérer, nous partons pour une balade jusqu’au sommet de notre camping, qui domine tout le village de Porto. Arrivés en haut, nous apercevons les lumières éparses du village en contrebas et nous admirons la vue sur le paysage environnant. Au sommet, nous échangeons quelques mots avec le propriétaire de l’établissement, un homme chaleureux et passionné, qui semble connaître chaque recoin de ce paysage et chaque histoire du village. Le gérant nous gratifie d’un compliment pour notre courage : "Grimper jusqu’ici, c’est déjà pas mal, mais en tongs ? Nous répondons avec un grand sourire : « Tout est sous contrôle, l’aventure, c’est l’aventure ! ». Nous retournons ensuite à notre chalet car Il se fait tard et les « baroudeuses en tongs » vont se reposer pour être prêtes pour d’autres aventures... |
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