En déjeunant nous avons parlé avec deux canadiennes très sympas. Elles sont en Birmanie déjà depuis trois semaines. Beaucoup de discussion sur le pays mais aussi sur d'autres destinations, nous avons passé un bon moment en leur compagnie. |
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Pour nous mettre en jambe, nous commençons notre journée par la visite du monastère de Barkaya. Situé à Amarapura à 13 km au sud de Mandalay. Le monastère édifié en 1782, a été détruit deux fois par des incendies puis reconstruit en 1866. Il est peint en rouge et son toit en teck est tout sculpté. |
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A l'intérieur, un petit musée réunit près de 400 bouddhas, assis, debout, en bronze, en marbre, ou en bois. |
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Nous reprenons la route et nous nous arrêtons dans un atelier de fabrication de tissus en soie. Le travail se fait encore à la main sur des anciens métiers à tisser. Les tisseuses utilisent une sorte de piano avec deux grandes lanières qui, en écartant les fils, définissent la trame de chaque ligne du tissus. Ces deux grandes lanières sont actionnées régulièrement par des pédales en bambou. Entre chaque croisement, les travailleuses passent un fil transversal. Le rythme est propre aux motifs à dessiner : il est dicté par une tablature à laquelle se réfère chaque tisseuse, comme une partition de musique. Un travail de longue haleine et des tissus de couleurs très variés. |
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Si vous avez déjà feuilleté un magasine de voyage sur le Myanmar (Birmanie) vous êtes surement tombé sur une photo du célèbre pont U Bein. Et bien, j'y suis allée !! Le pont U Bein est le plus long pont de teck du monde. Il fut construit par le maire d'Amarapura, U Bein, qui donna son nom à ce pont magique et mystérieux. Il fut réalisé avec des colonnes de teck abandonnées de l'ancien Palais d'Inwa, lors du transfert de la capitale d'Amarapura à Mandalay. Il se compose de 1 086 poutres en teck et comporte cinq abris. Il enjambe le lac Taungthaman sur 1,2 km pour aboutir près du Kyautawgyi Paya. A mi-chemin, le pont U Bein fait un virage et oblique, afin de le protéger des vagues de la mousson. En effet, Le niveau du lac dépend fortement de la saison. En saison sèche, le niveau est bas et la superficie du lac est plus restreinte. C’est à cette saison que nous y sommes allés. |
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Des hommes et femmes travaillent dans les champs en contrebas du pont, sur les parties émergées du lac. Il y a quelques petites parcelles cultivées. Sur le lac Taungthaman, de nombreux pêcheurs s’agitent pour pêcher. Nous les voyons depuis le pont sur leur petite barque. D’autres pêchent directement dans l’eau, en jetant leur filet. |
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Au cours de la traversée, nous passons devant de petits étals. Certains vendent des souvenirs, comme des bijoux, ou des tableaux. D'autres des boisons où bien de la nourriture...comme des rats grillés !! Je n'ai pas très faim... |
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De nombreux oiseaux et canards ont élus domicile en contrebas du pont. Il y a même un serpent qui nous a coupé la route ! Donc regardez où vous mettez les pieds... |
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Nous passons un superbe moment sur ce pont, un symbole, un lieu iconique en Birmanie...Le bois grince sous nos pieds. Une belle balade à quelques mètres au dessus de l’eau, c'est un lieu plein de charmes. |
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Il est bientôt 11 heures, nous allons au Monastère Mahagandhayon à quelques pas du pont. Le monastère abrite plusieurs milliers de jeunes moines et c'est l'un des plus grands du pays. Il a été fondé en 1914 et il est reconnu comme étant un centre d'étude monastique avec une discipline très stricte. Les moines, levés depuis 5h du matin, ont récolté les offrandes toute la matinée et vont prendre leur unique repas quotidien. Nous assistons au rassemblement des moines pour recevoir leur nourriture de la journée. Nous regardons défiler en silence ces centaines de moines, sur deux ou trois rangs, pieds nus, se rendant dans les divers réfectoires, c’est assez impressionnant : les moines se rassemblent devant le réfectoire en file birmane et en quelques minutes, la file s'allonge...puis ils prennent place pour manger. Nous restons le plus discret possible, je regrette l'attitude déplacée de certains touristes pff... Nous faisons le tour du monastère, il comprend des bâtiments communs et de longs pavillons à un étage de bois qui abritent les dortoirs des moines. |
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Nous changeons de moyen de locomotion et nous montons sur une pirogue pour atteindre Inwa (anciennement nommée Ava). La ville d’Inwa était jusqu’à 1841 la capitale royale. Après le tremblement de terre, elle fut abandonnée au profit d’Amarāpura. Située sur une petite île, dès notre sortie du bateau nous sommes très vite envahi par les locaux qui proposent des balades à cheval. Mais bon, les carrioles à cheval nous n'aimons pas trop donc nous choisissons l'option de la balade à pied. |
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Depuis l'embarcadère nous atteignons rapidement le "Maha Aung Mye Bom San Monastery". Construit en 1822 par Nanmadaw Me Nu, l'épouse favorite du roi Bagyidaw, pour son précepteur, le (très) vénérable moine Nyaungghan Sayadaw U Bok. D'après les mauvaises langues, le vénérable en question était l'amant de la reine, mais ce détail n'est pas confirmé sur le panneau à l'entrée. L’entrée est gardée comme à la pagode Shwedagon de Yangon par deux Chinthe, animaux mystiques, mi-dragons mi-lions, la première terrasse possède une balustrade sculptée. Endommagé par le tremblement de terre de 1838, il sera reconstruit par la femme du roi Mindon. Il est considéré comme l’un des plus beaux exemples de l’architecture Myanmar. |
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Le "Maha Aung Mye Bom San Monastery" est entourée de plusieurs petites pagodes. Nous faisons le tour et l'intérieur des édifices, le site est très beau. |
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Du haut de la terrasse du monastère nous apercevons le fleuve Irrawady et les ponts métalliques qui relient l'île d'Ava à Sagaing. Ce pont, inauguré par les anglais en 1934, a été détruit par les mêmes en 1942, durant l'occupation japonaise. Il a été remis en service en 1954. D’une importance capitale pour l’économie du pays, il est doublé d’une ligne de chemin de fer. Un second pont planté juste à côté, flambant neuf et énorme, a été construit par l'armée. |
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Nous poursuivons notre balade en passant dans les villages et champs des locaux. L'île offre un paysage de verdure reposant, les images sont fortes et belles. Au cours de notre promenade d'une durée de 2 heures, nous sommes arrivés devant la magnifique porte de l’ancienne citadelle, nous avons également vu quelques stupas/pagodes. |
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Nous sommes aussi allé au pied de la tour de guet de 27 m de haut appelée Nanmyin. Elle mérite le détour en raison de sa forte inclinaison comparable à la tour de Pise. Par contre son accès est désormais fermé, pour raison de sécurité. Elle est par ailleurs désormais au milieu des champs, ce qui lui donne un caractère un peu surréaliste. |
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Nous mangeons tard aux heures espagnoles mais au Myanmar !! Nous allons au resto "Small River" prés de l'embarcadère. Nous nous posons dans ce paisible jardin à l'ombre des arbres. J'opte pour le poulet au curry avec pommes de terre, un délice !! Cyrille prend du riz aux légumes et poulet. |
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Nous refaisons la traversée de la rivière en pirogue afin de rejoindre notre chauffeur qui est resté sur l'autre rive. |
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Nous montons dans notre taxi et nous roulons vers le fleuve où un bateau nous attend pour rejoindre Mingun. Mingun est le village natal du roi Bodawpaya d'Amarapura. Mingun n’est accessible que par bateau, car aucun pont ne la relie à Mandalay. Nous arrivons à l’embarcadère. Quelques planches nous permettent d’accéder aux bateaux. Pour rejoindre le nôtre, nous en traversons trois autres. Nous voici installés comme des pachas sur le pont du bateau, assis dans des fauteuils-transat, caressés par les rayons de soleil. La rivière Irrawaddy très large aux eaux jaunâtres nous transporte parmi les nombreux bateaux de touristes et de marchandises. La navigation dure 45 minutes. |
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Sur les berges, nous voyons des villages sur pilotis pour faire face à l'eau du fleuve qui monte pendant la mousson. Il y a d’autres constructions sommairement car ici c'est assez pauvre. Nous observons les paysans qui s’affairent avec leurs bœufs, des pêcheurs qui raccommodent leur filet, des radeaux de bambou qui descendent le fleuve, moyen privilégié pour transporter des marchandises car l’Irrawaddy coule tout le long du pays, du nord au Sud. Nous croisons également beaucoup de cargaisons de bois en provenance de la forêt voisine qui servira au chauffage car les maisons n’ont pas le gaz. Les bateaux ont tous la même forme très allongée et le poids les amène au ras de l’eau. Ils sont très colorés et contrastent ainsi avec les eaux boueuses. Ce sont des bâtiments de transport mais aussi des habitations pour leurs propriétaires. |
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Au fil de l'eau, le temps de la traversée passe rapidement et nous voyons apparaitre Mingun à l’horizon. Nous accostons et nous grimpons sur le majestueux escalier blanc qui mène au stupa. Nous faisons un petit tour dans la pagode Satowya qui enferme une réplique du pied de Bouddha. |
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Nous arrivons ensuite devant ce qui aurait pu être la plus grande pagode du monde : La pagode inachevée de Mingun. Ce gigantesque monument impressionne . Fait de briques rouges il a été construite entre 1790 et 1819. C'est l'œuvre du roi Bodawpaya qui avait décidé de réaliser le plus grand zedi du monde. L'édifice en briques devait atteindre une hauteur de 150 m. Il l'entreprit en 1790. Elle devait accueillir une dent de Bouddha offerte par les Chinois, que le roi Anawratha avait convoité en son temps. La briqueterie, construite de l'autre coté du fleuve, devait assurer une production industrielle. Le souverain fera travailler plusieurs milliers d'esclaves pendant près de trente ans. Il renforcera ce contingent y en intégrant, de force, plusieurs milliers d'Arakanais. Le pays finira par se soulever. De nombreux Arakanais trouveront refuge en Assam. La construction a été stoppée à un tiers de sa hauteur en 1813. Pour deux raisons : le manque d'argent et les astrologues qui avaient prophétisés que la fin de la construction marquerait la chute du royaume. La mort du roi Bodawpaya, en 1819, sera suivi de la cessation du chantier qui fut ensuite fortement ébranlée lors du tremblement de terre de 1838. La paya reste malgré tout le plus grand bâtiment en brique jamais construit. Le site est incroyable malgré les graves dégâts causés par un tremblement de terre (les petites craquelures ont été faites suites au petit séisme de 2012, les grandes par celui de 1838). Les prophètes avaient aussi prédit que les lions qui marquent l'entrée de la pagode, iraient boire l'eau au fleuve. En effet, il reste seulement l'arrière des lions, la tête s'est effondrée en direction du fleuve. Ces monuments ont été détruits pour plusieurs raisons : les tremblements de terre assez fréquents dans la région, et parce que les bâtiments sont construits sur du sable instable. L'endroit semble tout droit sorti d'un épisode d'Indiana Jones. Depuis un séisme en novembre 2012, il est interdit de monter sur la pagode, mais nous pouvons accéder sur une partie des escaliers et profiter de la vue. La base de la pagode culmine encore à près de 50 m, soit un tiers de la hauteur prévue. Ce qui subsiste reste impressionnant. |
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Avant de rejoindre la cloche de Mingun, nous passons devant la statue du moine qui a appris tous les écrits bouddhistes par cœur et était capable de les réciter pendant 4 jours, connaissant même l’emplacement de chaque passage et le bon numéro de page. Il a été inscrit au Guinness des records pour cette performance. |
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A quelques pas de là, nous arrivons devant le pavillon où de gros piliers soutiennent l’énorme cloche de Mingun, la « Mingun Bell ». Avec un poids de 90 tonnes, c’est la deuxième plus grande cloche du monde, mais la plus grande qui est en état de sonner. Pour info : La cloche la plus grande se trouve au Kremlin à Moscou, elle est plus grande mais fendue au moment de sa fabrication, elle n’a jamais produit le moindre son. La « Mingun Bell » mesure 4 m de haut et 5 m de diamètre à sa base. Après une pause photo, nous nous glissons même sous la cloche. Nous l'avons attendu sonner quand quelqu’un a frappé dessus. |
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Le temple tout blanc que l’on voit sur une des photos ci-dessus, c’est la pagode Hsinbyume (appelée aussi le stupa Mya Thein Tan), du début XIXème, le roi qui l’a faite construire lui a donné le nom de sa première femme, morte prématurément en donnant naissance à son fils. Il l’a voulu d’une beauté à la hauteur de son chagrin, en voyant l’édifice on constate que son désespoir fut terrible. Cet édifice fait penser au Taj Mahal car son histoire est tout aussi tragique. Le stupa symbolise le Mont Meru et les 7 chaînes de montagne qui l’entourent. D'en haut, nous avons un beau point de vue sur le site et les environs. |
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Avant de quitter Mingun, nous nous baladons dans le village. Il y a quelques boutiques d'artisanat mais les prix ici sont plus élevés qu'ailleurs. |
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Nous reprenons le bateau et nous faisons la traversée en sens inverse. |
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Sur les rives, nous observons des scènes de vie. Certains font leur lessive, d'autres se lave, les enfants jouent... |
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Nous rentrons en même temps que le coucher de soleil, un superbe panorama !! En regardant défiler le paysage je me dis que nous avons de la chance de vivre ces moments. |
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De retour à l'hôtel nous prenons une douche puis nous demandons à la réception si ils peuvent nous appeler un taxi. Aussitôt demandé aussitôt fait !! Ce soir, nous allons souper au centre ville. J'ai pris une adresse de restaurant sur le guide du routard et nous n'avions pas été déçus. Nous allons au Golden Shan. Le Golden Shan propose un buffet birman composé de salades, fritures, œufs, porc, légumes, nouilles, poulet curry... A l'intérieur du restaurant il y a de longues tables sur lesquelles on s'assoit tous ensemble, et tout près se trouve le buffet. Le personnel est très gentil, l'ambiance super sympa, le buffet est à volonté, c'est pas cher et surtout, c'est très bon ! |
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Nous dormons pour notre deuxième nuit au Mega Stars Hotel. |
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