Réveil tôt ce matin et je n’ai même pas mis de sonnerie mais c’est l’habitude avec le boulot.
Je me prépare et après mon petit déjeuner je pars à la découverte des Bardenas Reales. Ce parc naturel s'étend sur 41 845 hectares et a été classé par l'UNESCO réserve de la biosphère (2000) et qui compte trois réserves naturelles.

Il s'agit d'un paysage en partie demi-désertique où les pluies torrentielles ont sculpté le terrain formé de gypse et d'argile. De vastes plaines alternent avec des ravins, des falaises et des collines pouvant atteindre 600 mètres de hauteur. La Bardena Blanca regroupe les paysages les plus blancs, au substrat d'argile, avec une végétation steppique. La région connue sous le nom de « Bardena Negra » est plantée de forêts de pins d'Alep et recouverte de sols argileux. Et la troisème partie,  El plano un petit plateau dont la surface du sol est presque complètement plate. La terre se distingue des autres zones du fait de la présence de la rivière Aragón.

Au total, les Bardenas Reales abritent environ 24 espèces d'oiseaux rapaces (faucon pèlerin, aigle botté, vautour fauve...), en plus d'une avifaune steppique, comme l'outarde ou l'alouette. Le parc naturel abrite aussi plus de 28 espèces différentes de mammifères, dont huit sont des micro-mammifères, comme la pachyure ou la souris à queue courte. Les bassins aussi bien naturels qu'artificiels abritent, entre autres, des truites, des barbeaux communs et des tanches. Autour des bassins, nous observons des tritons, des grenouilles et de nombreux reptiles, dont le lézard ocellé, la couleuvre à échelons ou le tortue d'eau douce.

Je commence ma visite par la Bardéna Negra. J’arrive sur le site juste au moment du lever du soleil.

Et là j’en prend plein les yeux ! Le spectacle est sublime !!  Après ce beau lever de soleil, je débute ma journée avec la rando de la Peña del Fraile.

La Peña del Fraile culmine à 557 mètres au-dessus de la Bardena Negra, plus inhospitalière et moins connue que la Bardena Blanca. Elle doit son nom au boisement important de pins d’Alep. Terres frontalières entre les royaumes de Navarre et d’Aragon, les châteaux se succèdent dans la Bardena Negra et au sommet de la Peña del Fraile, se trouvent les restes du château de Sancho Abarca.

La forme typique de ce sommet est suprenant. Il ressemble à une immense pyramide surmontéed'un aplat rocheux.


  

   


Dès le début de la rando les paysages sont magnifiques.  Je regarde au loin et je vois des vautours en train de planer en de vastes cercles au-dessus du sommet. Su la pente du relief j’en compte au moins une vingtaine. Le plus grand nombre est concentré en un point bien précis, là où de toute évidence se trouve un repas providentiel : un cadavre ??? Heu, je ne veux pas identifier le corps…

S’agit-il d’une brebis égarée ? ou un renard ? ou d’un sanglier ? Ce qui est certain c’est que pour avoir provoqué l’hystérie d’un si grand nombre de vautours l’animal doit être assez imposant !


   


La rando part vers l’ouest en longeant les champs de céréales. Elle est bien balisée de poteaux et de cairns et tourne rapidement plein nord pour commencer une ascension plus abrupte. Ensuite, la piste tourne vers l’est et se transforme en sentier. Plus je prends de la hauteur et plus je me régale de ce paysage insolite.


   

  


J’arrive sur la crête. Quelques ruines témoignent de la présence ici du château de Sancho Abarca, détruit par le cardinal Cisneros en 1512.

Depuis le sommet, la vue embrasse un panorama à 360 ° sur la Bardena Negra. Je m’assoie un moment et je savoure cette vue…Le panorama s’avère particulièrement spectaculaire : au sud s’étendent à perte de vue les terres verdoyantes de la vallée de l’Ebre avec en fond de décor la majestueuse montagne de Moncayo. Au nord-est le sanctuaire Sancho Abarca, perché, seul au monde.


   

   


Au fait, je n’ai pas vu de cadavre au sommet bien que j’ai vu les vautours au-dessus de ma tête. Etaient-ils là pour moi ???  

Pour le retour de la rando, il se fait par le même itinéraire. Dans la descente, j’ai vu un beau papillon (petite photo en clin d’œil pour petite Eva).


   


Je quitte la Bardena Negra un court instant pour rejoindre la route qui mène à Fustiñana. Et juste avant le village je bifurque sur la droite et je rentre à nouveau dans la Bardena Negra.

Il est possible de parcourir les Bardenas en voiture, moto, à vélo ou encore à pied.  C’est en voiture que je traverse la Bardena Negra. La piste est en terre avec quelques cailloux.

Le paysage possède une jolie palette de teintes naturelles comme je les aime. Il est composé de marne, de grès, d’argile et de gypse. Les roches sont victimes depuis des millions d’années d’une érosion importante (ayant créé entre autres des pics et des orgues à flanc de falaise) due au vent, au climat méditerranéen aride et aux pluies.

Heureusement que j’ai mon plan car il n’y a pas de réseau donc pas de GPS. Je roule au milieu de ce paysage incroyable en faisant quelques petites haltes pour apprécier le lieu. Ici on peut voir des pins d’Alep ainsi que des champs de céréales.

J’avance sur la piste et je vois un gros 4X4 stationné avec un pneu crevé et aucune personne autour. Bah s’il m’arrive la même chose je suis mal !! D’autant plus que je n’ai croisé encore personne ici !! Au pire, je peux rejoindre la grande route à pied mais il me reste encore 18 km de pistes…

Le ciel est de plus en plus gris et quelques gouttes tombent.  Le sol est encore très sec mais néanmoins il peut se transformer très vite en gadoue en cas de grosse pluie. Mais j’ai bien fais gaffe à la météo et pour aujourd’hui ça va aller.

   

   



Il n’est pas bon de rester dans le désert par temps de pluie. J’opte donc pour une petite escapade urbaine pour découvrir la ville de Tudela.

Après avoir garé ma voiture, je me dirige vers la cathédrale de Santa María.
Construite aux XIIe et XIIIe siècles, elle possède trois portails : le portail Santa María, situé au nord, celui du Portal ou des Peones situé au sud, et le principal, le portail du Jugement dernier (juicio final), de style protogothique. Ce dernier représente l'exécution de la sentence prononcée par l'Éternel. En forme de croix latine, cette cathédrale est composée de trois nefs et d'une remarquable croisée du transept, entièrement gothique. Ses voûtes sont en croisée d'ogives, à l'exception des chapelles absidiales, où elles sont semi-cylindriques et de berceau brisé. Le retable peint par Pedro Díaz de Oviedo est particulièrement digne d'intérêt. C'est aussi le cas de la sculpture de la Vierge blanche, datant du XIIe s. La cathédrale est surmontée d'une tour romane, située du côté du portail du Jugement, et de l'autre côté, d'une tour Renaissance en briques.



   

   

   


Je visite également l'église romane de la Magdalena, son porche et sa tour remarquables, plus loin je passe devant l'ensemble baroque formé par l'église San Jorge, son ancien cloître et couvent.

Les places de la ville invitent à la promenade, comme la plaza de Mercadal, où se trouve la Maison de la Culture Castel Ruíz et la plaza Vieja ou la plaza de los Fueros, du XVIIe siècle, présidée par la casa del Reloj et décorée de céramiques aux écussons et scènes taurines.

Les rues de la ville sont sympas, je profite d’être en ville pour m’acheter mon repas de ce soir et mon pique-nique de demain.





Tudela est dominé par le monument au Sacré Cœur (Christ), érigé sur les ruines du château. Cette statue se dresse sur la colline de Santa Barbara, au nord de la ville, au pied du Paseo del Castillo, sur les ruines du château médiéval de Sanche VII le Fort.

Depuis le sommet il y a de belles vues panoramiques de la ville. En arrière de la colline, il y a un excellent point de vue sur le fleuve Ebre, les jardins de la Mejana et les Bardenas Reales.


   

   


Pour les prévisions météo il n’y a pas eu d’erreurs. J’ai visité Tudela sous une petite pluie fine et normalement en fin d’après-midi elle doit s’arrêter. Et effectivement la pluie a bien cessée, j’en profite donc pour faire une randonnée dans les hauteurs d’Arguedas.

Le sentier grimpe au-dessus du village et offre un superbe panorama sur le village et son église. Le sentier se poursuit dans la colline et passe dans un sous-bois. La piste est une succession de grands virages et en continuant je contourne la montagne.

   

   


Dans le ciel, j’aperçois plusieurs vautours. Sont-ils là encore pour moi ??

   


La piste en terre rejoint ensuite une petite route goudronnée et me ramène au village. C’est une belle promenade.


   




Ma première journée dans le désert était superbe. A la fois mystique et intrigant, ce désert espagnol me donne envie de jouer l’exploratrice. A demain pour de nouvelles aventures…

 

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"Je ne suis pas encore allée partout mais c'est sur ma liste"