Je me retrouve au lever de soleil dans les Bardenas. Aujourd’hui, je pars à la conquête de la Bardena Blanca.

Située dans la zone centrale du territoire, La Bardena Blanca est la plus sèche et aussi la plus emblématique de ce désert du nord de l'Espagne. Son relief se caractérise par de profonds ravins où serpentent des ruisseaux dont le débit dépend des saisons, par de vastes plateaux et, en toile de fond, par ses montagnes.

Le lever du soleil chauffe rapidement l’ambiance et teinte de couleur ocre le désert des Bardenas. Le spectacle est époustouflant, c’est magnifique !!

 

   

   


C’est encore les étoiles pleins les yeux suite à ce splendide lever soleil que je débute une petite rando : El Cabezo de las Cortinas. C’est une boucle facile mais qui me plonge directement dans ce décor féérique. Cheminées de fée, dédales et canyons labyrinthiques, longs barrancos, hauts plateaux et buttes solitaires s'offrent à moi.


   

   


Je me retrouve devant le Castildetierra qui est le monument naturel le plus photographié des Bardenas Reales. Cette majestueuse Cheminée de Fée est l’emblème du Parc et figure en photo dans toutes les brochures touristiques de la région.

Cette curiosité géologique est très vulnérable : le vent, la pluie, le froid et la chaleur l’érodent peu à peu, et lui feront bientôt perdre la tête. Dans quelques années le Castildetierra disparaitra, vaincu par cette érosion impitoyable et permanente !!! Dans combien de temps ? maximum 40 ans, mais les scientifiques l’avouent : la chute peut arriver dans 5, 10 ou 15 ans. Personne ne sait exactement quand.

Quand on observe le Castildetierra, on remarque qu’il y a à son sommet, posée sur sa coiffe protectrice, une étrange pierre parfaitement cubique. Et on se pose la question : qu’est-ce donc que cette pierre ? Quel est, ou était, sa fonction ?

Cette fameuse pierre cubique est en réalité le piédestal d’une statue aujourd’hui disparue. Vous pouvez voir des photos rares de cette info sur le site officiel des Bardenas : https://www.bardenas-reales.net/z-bardenas-enigmatiques-3.htm

La statue représentait la Vierge et l’enfant. Pour la petite histoire, un jeune habitant du village d’Arguedas serait l’auteur de la chute de cette statue. Il aurait commis ce blasphème en 1995 en escaladant le Castidetierra à l’aide de cordages encore présents à l’époque, et en s’aidant des marches grossièrement creusées sur le flanc de la cheminée de fée (marches encore visibles aujourd’hui, mais totalement inutilisables).

   

  


Derrière le Castildetierra se trouve le Barranco de las Cortinas.  Le Barranco de las Cortinas est un canyon d'environ 5 km. C’est facile pour accéder au fond, j’y fais une petite balade.

Canyons et ravins forment un vaste réseau de drainage naturel des eaux du désert des Bardenas et constituent aussi un élément du transport des matériaux érodés. Le Barranco Grande est le plus important par sa taille et par son débit, car il sert de drainage à toute la Bardena Blanca.


   

   


Au volant de ma voiture je poursuis ma découverte du désert en empruntant les pistes. Les pistes sont bien praticables, sensiblement gravillonnées mais sans excès. Quelques portions sont légèrement sablonneuses d’ailleurs ma voiture est recouverte d’une fine couche de sable. Pensez à bien vérifier la météo avant d’y aller car s’il pleut tout se transforme vite en boue et pour circuler ça va être compliqué !!

Le paysage qui défile sous mes yeux est beau et je n’ai pas les mots pour décrire l’intensité de mes émotions…c’est simplement waouh !!!


   

   

   


Je me gare et je m’apprête à faire une des plus belle rando des Bardenas : La Piskerra. Au cœur du massif argileux, parmi les cheminées de fée, les canyons arides et les labyrinthes la Piskerra plonge les randonneurs dans un décor tout droit sorti d'un western.

Pour ce circuit, je me fie au croquis de mon livre et mon sens de l’orientation car il n’existe pas de véritable chemin aménagé sur l’intégralité de ce parcours. Les sols étant argileux, ce circuit est impraticable en temps de pluie.  Ne pas s’approcher trop près en bordure des falaises le terrain reste très friable et peut être dangereux.

Dès les premiers pas en entrant au milieu de collines et bosses au relief raviné je comprends que cette randonnée est imaginable dans une autre région, une véritable forteresse de parois de terre aux audacieuses silhouettes. Je traverse une zone d’érosion spectaculaire, véritable dédale de cirque, ravin, méandres, promontoires, cheminées, plateaux, arêtes de terre.

C’est tout simplement hallucinant !!


   

   

Les paysages que je rencontre ici sont certainement parmi les plus forts, ils  sont fantastiques et irréels. D’immenses dunes dorées aux allures de montagnes se dressent devant et tout autour de moi.

Une nouvelle perspective sur le désert et un autre regard c’est l’occasion de contempler un défilé de falaise dont l’érosion tel le travail d’un artiste sculpteur a dessiné une multitude de petites cheminées de fées de quelques mètres de haut donnant un attrait supplémentaire à venir découvrir ce lieu.

   

   

En levant la tête on aperçoit sur une arête une ancienne guérite de l’armée construite pour l’observation.

Plus d’une centaine de marches sur les deux cents existantes sont impraticables et ne me laisse pas le choix d’alterner la montée entre les marches et une sente se faufilant au milieu de celles-ci.

L’arrivée sur le petit promontoire rocheux où se trouve la ruine mirador est un des belvédères de ce qui a fait la renommée des Bardenas.

J’avoue au sommet j’ai dû m’assoir et dans la première partie de la descente j’ai dû le faire sur les fesses à cause de mon vertige…mais j’y travaille, je vais y arriver !


   

   

   

Je retourne vers ma voiture étourdie et fascinée par tant de beauté. Ici tout est de sable et de terre, l’érosion à l’état pur. La moindre faille forme un canyon ou une crevasse, le moindre talus une cheminée de fée ou un pont naturel. J’ai l’impression de randonner sur une autre planète.

   

   

C’est aux commandes de mon bolide que je finis ma journée de découverte en empruntant les pistes. Je m’arrête souvent pour profiter des points de vues et ils sont tous différents et m’offrent un éventail des paysages de ce désert.

Sous mes pieds l’immensité du désert et la démesures des cirques et des canyons de terre ne font qu’augmenter la beauté des lieux. Bon vous l’avez compris j’ai adoré cette immersion dans le désert.


   

   

Je quitte le désert et peu avant le centre d’information touristique je m’arrête au belvédère. Le belvédère d’Aguilares offre un spectaculaire point de vue sur la dépression centrale des Bardenas, le désert apparaît d’un coup en un seul regard !

   

Avant de rentrer, je passe à Tudela pour faire des courses pour mon repas de ce soir et pique-nique de demain.

A demain pour la suite…



 

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"Le monde ne mourra jamais par manque de merveilles, il ne pourra mourrir que par un manque d'émerveillement"