Jour 6 : Jeudi 19 juin 2025

Uvala Minerska Bay/sibenik


Nouveau réveil en Croatie, le ciel est dégagé et promet une belle journée. Après un bon petit déjeuner à l’appartement, on prend la route en direction de Uvala Minerska Bay, à un peu plus d’une heure de route.

Notre objectif de la matinée : randonner sur le sentier aménagé le long du canal Saint-Antoine. Ce parcours de 4,4 km est bien accessible et bien entretenu, il serpente au bord de l’eau, entre pins, rochers et points de vue imprenables sur la ville de Šibenik et son archipel.


  

  


Tout au long de la balade, nous profitons du coin. Après une petite grimpette à pied sur un promontoire, on embrasse d’un seul coup d’œil toute la baie de Šibenik.

Pour la petite anecdote et si vous avez vu Game of Throne,  le canal Saint-Antoine c’est l’endroit enjambé par le colosse de Braavos.


  

  

  

  


Après environ deux heures de marche, nous terminons cette belle boucle avec une pause repas. Nous nous installons sur les tables de pique-nique à l’extérieur.


  

  


Depuis plusieurs points du sentier, la silhouette imposante de la forteresse Saint-Nicolas se dessine à l’horizon, seule au milieu des flots. Cette forteresse vénitienne du XVIe siècle, construite sur l’îlot de Ljuljevac à l’entrée du canal, semble veiller sur Šibenik depuis des siècles. Majestueuse et isolée, elle n’est accessible que par bateau, nous la contemplons donc à distance, admirant son architecture si particulière, posée sur la mer comme un vaisseau de pierre.


  

  

Cet après-midi, nous avons mis le cap sur Sibenik, joyau médiéval de la côte dalmate. Dès notre arrivée en ville, nous laissons la voiture au premier parking souterrain que nous trouvons.

Notre première halte est la Church of Our Lady Outside the City (Crkva Gospe van Grada), littéralement « Notre-Dame hors les murs ». L’église se dresse à l’emplacement d’un ancien cimetière et d’une chapelle dédiée aux Saints Côme et Damien. Dès 1604, l’édifice initial fut transformé peu à peu pour devenir l’église actuelle, dont la construction s’acheva en 1740. Une élégante tour-porche à quatre étages, reliée à l’église par un petit pont, complète cette silhouette toute en sobriété.

Rénovée en 2008, l’église conserve un charme discret. Mais ce qui nous enchante surtout, c’est ce qui l’entoure : au pied de l’édifice, un petit parc public, ancien cimetière devenu havre de paix, avec ses allées ombragées, ses bancs tranquilles, et sa fontaine habitée par des tortues !


  

Puis, nous poursuivons notre balade vers le centre de Sibenik. À peine avons-nous pénétré dans les ruelles que nous voyons d’un mur à l’autre, des dessins d’enfants qui sont suspendus sur des fils, comme du linge coloré en plein séchage. L'effet est chouette.  

Nous découvrons alors qu’ils sont là à l’occasion du Festival International des Enfants. Ce festival annuel transforme la ville en un immense terrain d’expression artistique, où des enfants venus des quatre coins du monde laissent libre cours à leur créativité : peintures, musiques, marionnettes, danses, spectacles... Les rues deviennent galeries, les murs des toiles, et les passants des spectateurs.


  

  

Nous flânons dans les ruelles pavées de Šibenik en nous laissant guider par nos pas, sans plan précis. Juste l’envie de nous perdre un peu, de nous imprégner de cette vieille ville accrochée à la côte dalmate.

Dans une rue, une église discrète attire notre regard. L’Église de l’Assomption, ou Crkva Uspenje Presvete Bogorodice, se dresse là. Curieuses, nous nous approchons. Sa façade baroque est surmontée d’un clocher sculpté par Ivan Skoko au tout début du XVIIIe siècle.

Ce lieu a une histoire étonnante. D’abord site templier au XIIe siècle, il devient plus tard une église catholique, dédiée au Saint-Sauveur et rattachée à un couvent bénédictin. Ce n’est qu’en 1810, sous l’administration napoléonienne, que le bâtiment est transféré à la communauté orthodoxe serbe, sur décision de l’évêque Benedikt Kraljević.

À l’intérieur, les icônes italo-crétoises captivent nos regards. Certaines semblent avoir traversé les siècles, inchangées, figées dans l’or et la foi. Il y a aussi de précieux objets liturgiques, et  une bibliothèque ancienne.


  

Notre exploration de la ville est sans plan précis et c’est justement en s’y perdant qu’on découvre tout le charme de la ville.  

Perchée entre la forteresse Saint-Michel, tout là-haut sur la colline, et la promenade en bord de mer, la vieille ville déploie ses bâtiments de pierre blanche avec une grâce tranquille. Chaque recoin, chaque escalier semble mener à une nouvelle découverte.

Au cœur de cette cité, la Cathédrale Saint-Jacques , un incontournable. Elle trône fièrement sur la place Trg Republike Hrvatske, sans doute la plus belle de la ville. Commencée en 1431 par des maîtres vénitiens, elle ne sera achevée qu’en 1536, par un architecte croate. Son style, entre gothique tardif et renaissance, reflète ce mélange d’influences. L’ensemble a été entièrement construit en pierre, sans aucune charpente, avec des matériaux provenant des îles de Brač, Korčula, Rab et Krk.

Un petit détour derrière la cathédrale nous mène à l’église Sainte-Barbara. Sobre et discrète, elle fut construite au XVe siècle, désacralisée en 1806 pour devenir un entrepôt militaire, puis transformée aujourd’hui en espace d’exposition.  

Nous poursuivons notre balade vers le monastère Saint-Laurent, précédé d’une petite grotte ornée d’une Vierge, dédiée à Notre-Dame de Lourdes. Le monastère franciscain date de 1650, et l’église qui lui fait face de la fin du XVIIIe siècle.


     

  

  

     

     


Après toutes ces découvertes, nous finissons donc cette visite, attablées à la terrasse d’un petit bar, un verre bien frais à la main.

  

De retour au parking, nous retrouvons notre voiture et reprenons la route en direction de notre logement. Arrivées dans notre ville, nous décidons de faire un rapide détour au supermarché pour quelques courses. Mais, à notre grande surprise, les portes sont closes. Nous faisons alors le tour du quartier, mais toutes les autres boutiques sont également fermées. Pourtant, nous sommes jeudi… Que se passe-t-il ?

Intriguées, je m’approche d’une dame pour lui poser la question. Elle m’explique qu’aujourd’hui, en Croatie, c’est jour férié : la fête du Corps et du Sang du Christ, aussi appelée Corpus Christi. C’est une célébration catholique très importante ici, consacrée à l’Eucharistie. Elle honore la présence réelle de Jésus-Christ dans le pain et le vin consacrés pendant la messe. Ce jour-là, les croyants affirment leur foi avec solennité, souvent accompagnée de messes spéciales et de processions dans les villages.

Justement, en remontant vers le centre, nous tombons sur une petite procession en cours. Les habitants sont réunis, certains portant des bannières ou des icônes religieuses. L’ambiance est recueillie mais paisible. Il y a des chants, des prières, et un profond respect qui se lit sur les visages. C’est toujours un moment que j’aime particulièrement vivre en voyage : être témoin de ces traditions locales, découvrir d’autres façons de croire, de célébrer, de vivre sa foi.


  

  

  

Le soir venu, fidèle à notre petite tradition de voyage, nous prenons le temps d’admirer le paysage à la tombée du jour. Cette fois, c’est depuis les hauteurs d’une terrasse de restaurant que nous profitons du spectacle : une vue dégagée vers la mer pour admirer le coucher de soleil.

Nous commandons des pizzas …! Tellement grandes que même avec toute notre bonne volonté, nous n’arrivons pas à les finir. Heureusement, ici, pas de gaspillage : on peut emporter les restes. Un petit détail qui nous réjouit, car cela nous fera un repas tout prêt pour demain midi.

  

Après avoir fait un rapide détour par l’appartement pour déposer notre boîte à pizza, nous repartons pour une petite balade nocturne.

  

  

 

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