Jour 3 : Dimanche 17 septembre 2023


Aujourd'hui, je pars au centre l’île à la découverte de l'ancienne capitale : Betancuria.

Le soleil m'a accueilli hors de mon appartement, éblouissant tout sur son passage. Cela annonce une journée parfaite ou du moins, c'est ce que je pensais. Car à mesure que ma Fiat grimpe dans les montagnes, le ciel commence à jouer à cache-cache avec le bleu azur. Un gros nuage semble se positionner juste au-dessus de moi…

Arrivé au mirador "corrales de guise," où d’après ce que j’ai lu il y a une vue à couper le souffle. Au lieu de cela, la pluie a décidé de faire son show !! Je me retrouve dans un thriller météorologique, à un point de vue où la visibilité est quasi nulle ! Depuis le bord du mirador je réalise que la seule chose que je peux admirer est un nuage de pluie qui me fait de l'ombre.


         
 
 


Je reprends la route, déterminée à déjouer les caprices célestes. Arrivant à un autre point de vue, je le dépasse sans m'arrêter et je continue à rouler jusqu’à Betancuria.

Finalement, j'arrive à Betancuria, accueilli par le spectacle de vieilles rues pavées et de bâtiments chargés d'histoire. Le ciel, maintenant plus clément, me laisse profiter de cette ancienne capitale.  
  

Betancuria est le village le moins peuplé de l'île, avec environ 800 habitants, en plus d'être le plus ancien village de l'île. Ces facteurs et bien d'autres font de Betancuria un village au charme particulier et l'un des plus beaux villages de Fuerteventura, et pour de nombreux visiteurs, le plus beau de l'île. Sa beauté est telle qu’elle a reçu la distinction d'un des plus beaux villages d'Espagne par FITUR 2020, appartenant au groupe restreint de 94 villes espagnoles. Il rejoint les villes de Teguise à Lanzarote et de Tejeda à Gran Canaria.


 
 


Fondée au début du XVe s. par le Français Jean de Béthencourt, Betancuria est restée la capitale de l'île de Fuerteventura jusqu'en 1834. Cela permit à la ville de devenir dès son origine le centre politique, administratif et religieux de toute l'île. L’explorateur normand Jean de Bethencourt a choisi une vallée intérieure à l'écart de la mer pour garder une meilleure défense face aux pirates, Betancuria a atteint son apogée au cours du XVIIIe siècle grâce à ses excellentes récoltes de céréales.

Aujourd'hui, toute l'activité économique locale dépend du tourisme.



 


Betancuria possède un centre historique dominé par son église-cathédrale. L'église-cathédrale Sainte-Marie est le bâtiment le plus important de la ville. Initialement construit dans le style normand-gothique, le temple fut reconstruit au XVIIe s. et conserve certains éléments de sa construction originale, comme son clocher et certains tronçons de colonnes. À l'intérieur, il convient de mentionner le chœur, le baptistère, le retable baroque et un riche plafond à caissons mudéjar.


 
 
 


Je me balade dans les rues, le ciel commence à se dégager... Au détour d’une rue je passe devant la « Casa los Manrique de Lara ».


 


L'ermitage Saint-Diego et l'église conventuelle, qui faisait partie du premier couvent franciscain des Canaries, sont d'autres bâtiments intéressants. À visiter également, le musée d'Art sacré et le Musée archéologique et ethnographique, tous deux riches d'intéressantes collections d'une grande valeur historique.


 


Une ville avec une grande culture artisanale et traditionnelle dans laquelle de multiples produits sont créés à partir de cuir, de cannes, de feuilles de palmier ou de boue, ce qui indique et montre cet enracinement par les ancêtres. Les maîtres potiers, les tisserands et les tailleurs de pierre continuent d'enseigner leurs arts aux visiteurs du village dans les marchés locaux et les festivals populaires qui se tiennent tout au long de l'année.


 


Durant ma visite de la ville, les nuages se sont dispersés pour révéler un bleu éclatant et un soleil radieux.

Je rebrousse donc mon chemin pour retourner aux points de vue. Il faut parfois affronter quelques nuages pour mieux apprécier le soleil. J’arrive au Mirador de guise et ayose. Et là, mes amis, c'est là que la magie opère. Les paysages majestueux qui s'étalent devant moi sont à la hauteur des descriptions épiques des livres de voyages. Des collines majestueuses à perte de vue « Wouah ! ».



 


Juste en face se trouve un autre point de vue le « Mirador morro velosa ». Je prends le temps de m’imprégner de la splendeur qui m’entoure.

Je m'assois là, contemplant cette beauté naturelle et c’est là que je me dis que j’aime trop ces moments de découvertes qui resteront inoubliables ! Même si les guides touristiques décrivent un tel spectacle avec des mots qui rendent justice à cette merveille, je réalise que, non, rien ne vaut l'expérience personnelle.



 


Parmi les fêtes les plus importantes de Fuerteventura, on distingue le pèlerinage de la Peña, en l'honneur de Notre-Dame de la Peña, patronne de l'île. Il se déroule le troisième samedi de septembre et constitue une belle démonstration du folklore et des traditions populaires insulaires.

C'est une véritable fête religieuse qui réunit des milliers de personnes. Durant trois jours, la route entre Antigua et Pájara est bloquée afin de laisser place aux pèlerins qui partent sur la route de Vega de Río de Palma où se situe la statue de la Vierge de La Peña. Cette statue a été volée par des pirates puis retrouvée plus tard dans une cave du vieux monastère de Betancuria par les moines. Depuis, tous les habitants de l'île se retrouvent pour fêter cette trouvaille. Concert, danse et spectacles animent ce festival.    

 
 
 


A l’occasion des festivités, il y a un tournoi de catch qui se déroule au cœur du village. Oui, du catch ! Les lutteurs se démènent sur le ring avec une ferveur digne de gladiateurs en sandales. J'ai assisté à quelques combats et il y a une bonne ambiance : les gens crient, applaudissent c’est sympa.


 


Je décide de flâner dans la rue principale. L'ambiance est top, entre les stands de nourriture et les vendeurs ambulants proposant des bibelots plus colorés les uns que les autres. J'opte pour une pause repas en profitant des rayons de soleil.


 


De retour à ma Fiat, je reprends la route en direction de l’Arco de la penitas et mirador de las penitas.

L'Écureuil de Barbarie est présent partout à Fuerteventura. Il ne faut pas les nourrir afin de ne pas favoriser leur prolifération, et c'est d'ailleurs un problème pour l'île : destruction de la flore et de la faune. Cependant c’est une rencontre plutôt sympathique, …enfin sauf quand il monte sur ton pied et qu’il n’est pas content car tu ne lui donne pas à manger…


  
 
 


Depuis le mirador de las penitas, on peut voir la partie basse de la ville Vega de Río Palma, la vallée de Granillos avec ses vergers et, en fermeture, le barrage de Peñitas. Et tout au long du canal du ravin jusqu'à Betancuria on aperçoit une galerie forestière formée de tarajales, qui, avec les palmiers, forment différents verts.


 


Changement de lieu vers le point de vue du Risco de las Peñas. Le belvédère culmine à 377 mètres de haut.

De là, on peut voir sur la droite la vallée de Granadillos avec le barrage de Peñitas. Devant le Risco de las Peñitas, une formation identique qui forme un anneau plutonique d'intrusion circulaire. Sur la rive gauche, il y a la vallée de Fénduca qui se jette dans le ravin de Mal Paso où se trouvent sur ses rives différentes cultures, un exemple de l'agriculture d'antan. Derrière ceux-ci, nous voyons la Montaña de la Teta ou Atalayeta, parties de l'un des trois volcans de la première phase éruptive.

J’en profite pour faire une belle balade où les points de vues sont sublimes, j’en prend plein les yeux c’est beau !!



 
 


Nouvelle étape de ma journée, la ville Pájara qui est le deuxième village le plus ancien après Bétancuria. Il fut fondé par des colons Normands vers la fin du XVème.

« Pájara », féminin de Pájaro désigne un oiseau de petite taille. Cet oiseau est l’emblème du village, il figure au centre du blason et on le retrouve un peu partout au fil des rues.

Pájara est un village très fleuri et les bougainvilliers sont superbes. L'église Nuestra Señora de Regla au centre possède une porte principale bordée de superbes décorations aztèques.



 
 
 


Après avoir quitté le village tranquille de Pájaro, je me dirige vers Ajuy, un petit coin de paradis côtier. Avec une centaine d'habitants, c'était le genre d'endroit que j’adore. C’est un petit village de pêcheurs qui possède une atmosphère évocatrice, calme et à l’écart des grandes villes.

Les maisons blanches m'ont guidé vers une plage de sable noir. La forte houle qu’elle affiche lui a valu le nom de Playa de los Muertos (plage des morts). Ce malheureux nom est donné par les corps des noyés qui y sont venus par l’effet des courants marins.



 
 


Le village côtier d’Ajuy est surtout connus pour les falaises et les grottes qu'ont formé deux ravins au nord de la ville. Classé parmi les incontournables de l'île par de nombreux guides et magasines, le Monument naturel d'Ajuy malgré les nombreux touristes, a encore gardé son âme et le chemin qui mène aux grottes via les falaises reste tout à fait accessible.

Sur les falaises, on rencontre le contraste entre les eaux bleues et la roche noire. Le chemin traverse des millions d'années d'histoire et apporte de nombreuses informations sur la géologie des lieux. Il passe notamment au milieu de dunes fossilisées datant du Pliocène, il y a près de 5 millions d'années. Ces dernières montrent que le niveau de la mer à cette époque était une dizaine de mètres plus élevé qu'aujourd'hui.

Arpentant une rampe côtière d’environ 2 km, je m'émerveille devant ces cavités du Crétacé.



 
 


Au bout de cette promenade, des escaliers descendent vers les fameuses grottes. Taillé dans la roche les escaliers mènent une quinzaine de mètres plus bas, au niveau de la mer. La grotte est protégée de l'océan par de nombreux rochers et il est aussi amusant qu'inquiétant d'entendre les flots se fracasser contre ces énormes blocs de pierre.

Là, l'aventure prend une tournure encore plus excitante. Une promenade à l'intérieur des entrailles de la terre, une expérience préhistorique... mais avec le confort moderne d'une lampe de poche.

Alors que je m'enfonce dans les ténèbres, une voix m'interpelle. C'est un Italien, visiblement éméché, il commence à me parler et draguer même... Ah, les rencontres inattendues ! Je réussie à lui échapper en lui lançant un "Ciao !" et en m'éclipsant.

La visite des grottes est vraiment chouette.

On estime que l’origine géologique des grottes d’Ajuy est antérieure à la formation de l’île de Fuerteventura, il y a plus de 70 millions d’années. Les roches ont émergé de la croûte même de l’océan à une profondeur de 3 000 mètres, ce qu’on appelle le complexe basal. Ainsi, ils ont été exposés au-dessus du niveau de la mer. Cela en fait l’un des rochers les plus anciens de tout l’archipel. Un fait qui rend les grottes et la zone où elles sont situées encore plus intéressantes.

La légende veut que de nombreux pirates aient gardé de nombreux butins et trésors à l’intérieur. Entre-temps, sur le plan historique, Jean de Béthencourt, le conquérant des îles Canaries, a envahi l’île de Fuerteventura à partir de ce point. Au XVe siècle, après avoir pris le contrôle de Lanzarote et d’El Hierro, il a été reconnu par la Castille comme le seigneur des îles Canaries. Parmi ses mérites, on lui attribue également la fondation de Betancuria, l’ancienne capitale de l’île.

En 1987, il a été déclaré Monument naturel grâce à la grande variété de sédiments ignés et volcaniques qu’on y trouve. L’Union internationale des sciences géologiques estime qu’elle mérite de figurer parmi les 150 régions du monde présentant le plus grand intérêt géologique.



 
 


Après avoir exploré les grottes d'Ajuy, je décide de monter jusqu’au sommet. De là-haut, je me retrouve nez à nez avec un spectacle à couper le souffle : l'océan s'étend à perte de vue, le village en contrebas ressemble à une maquette, et des écureuils locaux semblent avoir décidé que je suis leur guide touristique personnel.


 


De retour à ma fidèle voiture, je m’aventure sur les routes serpentines de l'île. Le paysage, digne d'une peinture surréaliste, défile devant mes yeux. On dirait que la nature s'est inspirée d'une palette de couleurs extraterrestres pour créer ce tableau hallucinant. À ce stade, j'ai l’impression d'avoir atterri sur une autre planète.


 


Ma quête me mène au belvédère astronomique de Sicasumbre, où je m’engage dans une petite randonnée. Au milieu de paysages incroyable, je me balade avec pour compagnons les écureuils intrépides qui, décidément, sont partout.


 


Alors que je reprends le volant, laissant derrière moi le belvédère, je songe à y retourner de nuit pour y observer les étoiles.

Je fais une halte au village de surfeur de La Pared. L’endroit est surtout réputé pour ses vagues. Le village en lui-même est seulement composé de quelques habitations, de logements locatifs, et de quelques restaurants.

Il y a deux principales plages à La Pared. La première : les criques de Viejo Rey qui sont les plus intéressantes. En contrebas de petites falaises, les criques de sable offrent un dépaysement total. En toile de fond, les vagues de La Pared où surfeurs viennent s’exercer. A marée basse, on peut passer d’une crique à l’autre sur plusieurs centaines de mètres. La seconde plage au nord est plus classique même si elle est composée de sable noir.



 
 


Je termine ma journée par une longue balade les pieds dans l’eau sur les plages de la Costa calma non loin de mon logement.


 
 

 

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