La valise est bouclée, nous sommest prêtes… Allez, hop ! En route, direction le Lubéron, pour de nouvelles aventures en famille ! Nous avons que 2h40 de route pour rejoindre Rustrel. C’est à 13 heures que nous partons car ce matin Clara était en train de passer son permis. Ah oui, ce petit séjour sera entre filles : Christine (ma mère), Clara (ma fille) et Isabelle (moi).


  


Le trafic est fluide et la route se fait tranquillement. Nous trouvons facilement la route vers notre location. Dans un parc ombragé se trouve une belle bâtisse classée du XIXe siècle, et notre appartement de 55m² est situé au 1er étage.

Nos hôtes sont au rendez-vous, nous récupérons les clefs et nous déposons nos affaires. L’appartement est très bien situé et il est dans une résidence calme au cœur d'un parc arboré d'arbres centenaires, il y a également une grande piscine, coin barbecue et tables de pique-nique. Le logement possède toutes les commodités : connexion internet avec Wifi, d'un lave-vaisselle, d'un lave-linge, d'un four à chaleur tournante, et d'un four à micro-ondes, linge de maison, produits d'entretien etc... Je l’ai réservé via internet sur la plateforme Airbnb et nos hôtes sont très gentils et nous ont donné pleins de conseils de visite. Je vous le conseille si vous souhaitez venir à Rustrel.  

  

  

  


Nous allons nous dégourdir les jambes avec une petit rando « Le sentier des Maîtres de Forges ».

Cette boucle permet de parcourir les lieux dans lesquels s’est déroulée « l’aventure industrielle du Fer de Rustrel » au XIXieme siècle. De 1832 à 1888, ils ont résonné de l’activité des mineurs et des métallurgistes, mais aussi de l’affrontement des ambitions concurrentes des maîtres de forges successifs des deux usines : celle « du bas » (1841), à l’ouest du gisement des grès ferrugineux et celle « du haut » (1846), à l’Est.

Le départ de la promenade commence de notre hébergement. Nous passons devant la pizzerai « du Colorado ». Sur notre droite, nous voyons l’entrée monumentale de l’usine « du haut ». Elle abrite désormais des habitations et ne se visite qu’à l’occasion des journées du patrimoine. Nous apercevons le pignon des logements des ouvriers surmontés de la cloche qui rythmait leur travail, puis sous les feuillages, la façade ouest de l’acière.


  

  


Le sentier rentre dans la forêt, nous poursuivons tout droit et nous commençons à monter. Puis nous quittons le chemin qui conduit à la Grande Halle et à « la forge » pour franchir successivement deux ravins séparés par un éperon rouge vif.


  

  


Un petit sentier permet de prendre de la hauteur et nous offre un beau panorama sur la vallée. Nous redescendons et nous marchons jusqu’ au niveau d’une ruine qui servit de logement aux mineurs de fer.


  

  


Nous arrivons sur la piste DFCI MV 410 puis nous voyons er les premiers équipements de « colorado Aventure » (parcours dans les arbres). Plus loin, à droite, nous empruntons le sentier d’accès à la chapelle Notre-Dame-des-Anges.
 
Un panneau explicatif fixé devant l'édifice relate son histoire. Le site fut occupé dès le IIe siècle de notre ère, puis fut fortifié au Moyen Age sous le nom de Castrum Launanicus, et appartenait à Foucher, père de saint Mayeul. La chapelle fut construite au XIIe siècle à l'intérieur de la forteresse. Appelée chapelle de Villevieille avant 1600, elle fut agrandie en 1660. En 1720, la grande épidémie de peste épargna les habitants de Rustrel. Ceux-ci érigèrent alors une chapelle dédiée à saint-Roch, à l'entrée du village et aujourd’hui disparue. Une procession fut instaurée le 8 septembre, qui passait par la chapelle saint-Roch et se terminait à celle de Notre-Dame-des-Anges.
En 1832, l'un des pèlerins qui suivaient la procession s'intéressa à la couleur exceptionnelle de la roche, et se lança dans son exploitation industrielle. Des carrières et une usine furent construites, mais firent faillite en 1846 et furent rachetées par une riche Lyonnaise, Pauline Jaricot. Celle-ci réhabilita et agrandit la chapelle, mais ne put résoudre les difficultés financières et vendit l'usine en 1852.
Dans les années 1960, la chapelle abandonnée menaçait ruine, mais elle fut restaurée en 1997 par la commune de Rustrel.
L'édifice se compose d'une longue nef qui se termine par une abside en cul-de-four et un petit ermitage attenant. Le clocher en arcade a perdu sa cloche, et l'intérieur délabré ne contient pas de mobilier sinon un lourd autel de pierre.
Ce monument possède une curiosité supplémentaire. Il s'agit d'une inscription latine gravée sur l'une des pierres de l'encadrement de la porte. Cette inscription difficile à lire semble comporter les lettres suivantes (sans garantie d'identification) : OGORAISON CQCOMDDC DESOLARIS (voir sur la photo ci-dessous juste à côté du panneau descriptif).
 

  

  


Juste au-dessus de la chapelle le sentier se poursuit jusqu’au belvédère. Depuis le belvédère, nous découvrons les bâtiments de service de l’usine du Bas et le toit de tôles de l’usine de l’ocre qui lui a succédé, mais aussi la majeure partie des 2825 ha du territoire communal et des témoins de sa longue histoire.
Vers le nord, le Versant du Plateau d’Albion dont la « grande montagne » abrita de 1971 à 1996 le Poste de Conduite de Tir n°1 du 1er Groupement de Missiles Stratégiques. Labellisé « Patrimoine du XX ème siècle » il est devenu depuis 2010, le « laboratoire souterrain à Bas Bruit de Rustrel Pays Apt ». Il accueille aujourd’hui chercheurs et industriels du monde entier auxquels il offre le milieu protégé de ses 4 km de galeries auxquelles on accède par la Grande Combe, ainsi que l’isolation particulière de ses salles blindées (l’ancienne salle de tir est enfouie sous 525 m de calcaire).
Face à lui, surplombant la Grande Combe du haut de sa barre rocheuse, le site du village médiéval pillé en 1392 par Raymond de Turenne et tout en haut sur la crête le mur d’un oppidum du VIeme siècle av.JC
A leur pied, la plaine agricole, dominée par deux châteaux celui du village et celui du Clos.



  

  


Nous reprenons notre rando, plus loin vers l’ouest, nous traversons les tranchées où l’usine du Bas s’est approvisionnée un temps en minerai.

Après plusieurs lacets, nous gagnons le bord du ravin de Notre Dame des Anges parmi les « travers blancs » de blocs de grès ferrugineux où s’approvisionnait l’Usine du Haut.


  


Nous terminons la boucle par le chemin qu’empruntaient les wagonnets de l’« aventure industrielle du XIXeme siècle ».


  

  


Avant le départ pour notre voyage, nous avons fait les courses pour la durée de notre séjour. Ce soir et comme tous les soirs nous prenons l'apéro.

Ensuite repas et soirée tranquille. A demain pour la suite du récit.

 

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