C’est sous un beau soleil que débute notre journée. Au programme de ce matin c’est la visite du Fort de Buoux. Perché sur un éperon rocheux au cœur du Parc Naturel Régional du Luberon, le Fort est un système médiéval de défense militaire unique en Provence.

Aujourd’hui nous sommes le jour après les 48 heures du passage du permis et Clara après maintes connections sur le site attend toujours les résultats…

Nous prenons la route vers le Fort. Sur le parking nous arrivons les premières. Après avoir laissés la voiture nous poursuivons par le chemin qui permet d’accéder à l’entrée du site.  Bien qu’il fasse un grand soleil on ressent bien l’humidité, les roches sont humides, parfois recouvertes de mousse. Nous passons devant un abri sous roche assez impressionnant !

  

  


Nous traversons cette sorte de grotte et surgissant de la végétation, se dresse en un seul bloc un immense socle où se trouve le Fort dominant les environs. La falaise semble inaccessible, incroyable, le site est superbe !

Nous continuons sur le chemin d'accès au fort. Petit arrêt à la maison du gardien des lieux  car la visite est payante (5€) et sert au financement des chantiers de sauvegarde.  

Le fort a été habité et fortifié de la protohistoire au XVIIè siècle, des celto-ligures aux Vaudois pourchassés. L'homme a vécu là et tout évoque son passage : tombes paléo-chrétiennes,  habitats troglodites, silos rupestres taillés dans le roc, forteresse médiévale, église du XIIIè siècle, remparts, etc...

Le fort est classé au titre des monuments historiques depuis le 16 décembre 1986.

Le fort de Buoux est un véritable bijou du patrimoine.  Ces fortifications en ruine, qui siègent entre terre et ciel au pinacle d’une falaise escarpée, étaient destinées à protéger les habitants de l’ancien village. Elles sont considérées comme un trésor d’ingéniosité militaire.  





Lors de notre visite nous sommes seules sur le site, une visite VIP c’est génial. Nous en profitons pour faire une pause repas sur le site.

Cette découverte est un coup de cœur. Le site, le paysage et le panorama sont exceptionnels.

Tout au long de notre parcours, nous découvrons les vestiges des habitats rupestres et de l’église romane, sans oublier les fameux remparts offensifs, qui sont autant de témoignages qui traversèrent les siècles.

La fin de la visite se fait par l’escalier dérobé : 60 marches creusées à même la falaise. D'après Jean Barruol (Le Fort de Buoux, avril 1979) :" L'escalier et sa porte d'accès dans le fort font partie d'un ensemble protohistorique et se relient à la cuvette sacrificielle, on se trouve sans doute devant les restes d'un haut lieu culturel et d'une voie sacrée, permettant de monter en procession au plus haut sommet du fort pour y offrir des holocaustes".
On trouve dans les marches les traces de trois portes sur l’escalier. A l'époque ou le fort était occupé par les soldats on peut penser que c'était une voie pour se sauver et aussi de faire descendre des troupes pour attaquer à revers des envahisseurs tentant d'attaquer le fort par le sentier d'accès.
Les historiens ont émis plusieurs hypothèses quand à l'époque de construction et au rôle de cet escalier, chacun pense que sa version est la bonne mais cet ouvrage reste encore un mystère.





Les champs de lavande en Provence font partie du décor et contribuent au rayonnement de la région dans le monde entier. Nous faisons une halte photo, et j’espère un jour y retourner à la période de floraison pour faire de belles photos.

La lavande, réputée pour ses vertus médicinales, connue pour ses propriétés répulsives contre certains insectes, appréciée pour son parfum frais et floral, à la fois légèrement camphré et très aromatique, est cueillie à l'état sauvage par les Provençaux depuis des temps immémoriaux. Mais il faudra attendre le XIXème siècle pour que les paysans pauvres de Haute-Provence y voient une richesse exploitable et exportable. Les premiers champs de lavande en Provence, tels que nous les connaissons aujourd'hui, datent de cette époque.

Plusieurs espèces peuvent être cultivés dans les champs de lavande de Provence. Nous distinguons en effet la "lavande vraie", plante plus noble protégée depuis 1981 par un AOC, du lavandin, un hybride offrant un meilleur rendement mais considéré comme moins noble et moins qualitatif. Le plus souvent, ces plantes sont transformées en huiles essentielles ou sont séchées. Elles servent aussi parfois d'arômes pour des recettes alimentaires.


  


Nous roulons vers Saignon. Ce village haut perché s'allonge au sommet d'une colline derrière un immense rocher et domine toute la vallée

  

Le village est paisible et serein, nous nous baladons dans les rues étroites. Nous y découvrons des fontaines anciennes, des petites places, de belles maisons avec des portes anciennes ouvragées avec délicatesse. En face de la mairie, nous admirons l’église romane du XII°.

Sur la célèbre place de la grande fontaine, le temps semble figé à cet endroit même. Le lieu est plein de charme et en son centre on peut y voir la fontaine rehaussée de statues allégoriques, en référence à l'agriculture et à l'industrie sculptées par un artiste Elzéar Sollier.




Nous commençons à prendre de la hauteurs en allant nous balader vers les vestiges des châteaux et des remparts.  

Au moyen âge, la cité comportait trois châteaux, et ce fief passa des mains de la famille Rambaud de Simiane à la couronne de Provence sans pour cela que la commune ne perde ses droits sur la forteresse qui continua fièrement à jouer son rôle naturel de "clef de défense" de la ville d´ Apt. De cette ancienne place forte, il ne reste que des vestiges archéologiques : chateaux, remparts, chemin de ronde, etc.

  
  

Saignon, village haut perché, domine Apt et toute la vallée du Calavon (Vaucluse). Sa géomorphologie, sa forteresse et son emplacement lui valurent, depuis l'Antiquité, un rôle d'avant-garde, pour la ville d'Apt, d'où l'origine supposée de son nom, signum : signal.

Nous ne sommes pas encore au sommet du rocher que la vue d’ici est déjà superbe.

  
  

Comme figure de proue de ce charmant village, une curiosité naturelle, un rocher à quelque 30 m de haut se détache nettement et surplombe les habitations de Saignon. On le surnomme le rocher de Belle-Vue, car comme son nom l'indique, depuis ce dernier on bénéficie d'une magnifique vue vraiment panoramique. Un panorama sur la plaine et les montagnes du Luberon et par temps clair, comme aujourd’hui on peut voir le Mont Ventoux, la Montagne de Lure, les Alpes de Haute Provence et même les hauteurs d'Avignon. Grâce à ce rocher, Saignon joua un rôle défensif clé pour la ville d'Apt attaquée des siècles durant par de nombreuses invasions...

  

  

  

Bon les 48 heures sont passés et nous n'avons toujours pas les resultats du permis !! Je telephone à l'auto- école et ils n'ont rien non plus mais me disent pour Clara nous n'avons eu aucune remarque du moniteur présent le jour de l'examen...c'est bon signe ça...reste à encore à attendre. Nous quittons Saignon et nous prenons la direction de Rustrel.

Nous avons été fascinées et charmées par notre découverte d’hier au Colorado Provençal que nous y retournons en fin d’après-midi. Les couleurs sont différentes par rapport à la veille suite à la position du soleil c’est superbe !! Le paysage se dévoile au fil des pas dans un camaïeu de rouge, brun, vermillon, violet, vert et même beige crème.

Nous passons devant l'aqueduc du Colloubrier, il a été restauré il y a deux ans. L’Aqueduc du Colloubrier transportait les surplus d'eau pour approvisionner les moulins à blé, construits en aval.

  


Nous mettons le cap vers le circuit du Sahara. Nous en prenons plein les yeux, au hasard des différentes formations géologiques et collines affichant, à leur tour, un étonnant dégradé de couleurs : sublime !!





                   


Des chefs-d’œuvre féériques issues de l’œuvre de la nature :

Il y a 230 millions d’années, la Provence était recouverte par la mer. Les sédiments qui s’accumulent au fond des eaux forment les calcaires blancs du territoire. Lorsque la mer s’approfondit, vers – 110 millions d’années, des sédiments sablo-argileux de couleur verte recouvrent les calcaires. Dix millions d’années plus tard, après le retrait de la mer, des pluies tropicales provoquent l’altération de ces sables. L’oxyde de fer qu’ils contiennent se concentre et provoque la cristallisation de minéraux argileux auxquels se combinent les oxydes de fer jaunes et rouges. Le minerai d’ocre est donc en quelque sorte une argile chargée d’oxyde de fer, associée à une très forte proportion (80 à 90%) de sable.


  

  

  


L’exploitation de l’ocre à Rustrel débute en 1871. Le premier ocrier, Jean Allemand, surnommé Jean de l’Ocre, raffinait son ocre dans les anciennes minoteries de farine situées dans l’usine de fer du quartier Saint-Pierre, dite « usine du Bas ».

À Rustrel, l’extraction s’est toujours faite avec des moyens artisanaux, même au plus fort de l’exploitation. La pelle et la pioche n’ont été supplantées par le bulldozer qu’à une époque récente, alors que la production était déjà divisée par 20. Bien souvent, les ocriers de Rustrel étaient également agriculteur, puisque les deux activités sont complémentaires dans l’année.  

En raison des nombreux risques liés aux mines et carrières, cette activité est vite réglementée. Chaque ouverture de chantier doit faire l’objet d’une demande officielle de la part des ocriers. Ces documents, aujourd’hui archivés nous permettent de suivre l’histoire des exploitants des ocres de Rustrel.

De nombreux vestiges de l’industrie de l’ocre sont encore parsemés dans le Colorado Provençal : canalisations, bassins de décantation, cabanon en briques abritant les moteurs des pompes qui servaient au lavage de l’ocre…


  

  


Avant de quitter le site nous passons par le sous-bois. Sur notre gauche nous apercevons une marre, à la surface nous voyons du mouvement, en fait elle est habitée par un grand nombre de crapauds.

Mais d’où vient le mythe que si l’on embrasse un crapaud celui-ci se transforme en prince charmant ? Berk non ? Ce mythe vient des contes où le personnage prisonnier de cette apparence sous l'effet d'un sortilège doit être embrassé par une princesse pour que le sort soit levé. Une caractéristique du conte est qu'il contient toujours une petite leçon ou une morale. Dans le cas du crapaud qui redevient un prince après avoir été embrassé par une belle princesse, on pourrait croire que la morale qu'on veut nous inculquer est qu'il ne faut pas se fier aux apparences, que l'amour ne naît pas de la beauté, mais que c'est bien l'amour qui rend beau !


  


Ma petite parenthèse sur l’allégorie du crapaud étant faite, nous regagnons notre voiture.

De retour à notre hébergement, nous allons jeter un œil à l’usine de fer située jusqu’à côté. L’usine ne se visite que lors des journées patrimoines.

L’histoire de l'usine de fer "du haut" : Notre Dame des Anges :

- Le gisement de Notre Dame des Anges est découvert en 1832.

- A partir de ce moment G.PERRE acquiert des terrains sur la colline. Dès 1838, il élabore le projet de construire une usine de fer à Notre Dame des Anges. Son projet, trop ambitieux, ne verra pas le jour et le conduira à la faillite en 1844.

- D.DUPLANTIER rachète ses biens et reprend son projet sous une forme plus modeste.

- En 1846, l'usine commence à fonctionner avec 2 hauts fourneaux au charbon de bois. En 1847, l'usine se lance dans la production de fonte.

- Dès 1848, la conjoncture économique et la concurrence des produits sidérurgiques anglais conduisent à la fermeture de l'usine.

- A partir de 1852, l'usine connaît deux faillites. Ce n'est qu'avec son rachat par MM. GAVOT et ROUX, qui entreprirent sa rénovation et l'agrandissement de ses bâtiments, que l'usine redémarre. L'usine emploie à ce moment 160 personnes.

- En 1859, une aciérie est construite, mais celle-ci s'arrête dès 1863, à cause de la mévente de ses aciers de mauvaise qualité.

- L'usine connaît de nouveau la faillite en 1865, puis ferme en 1870. L'espoir renaît avec l'arrivée de nouveaux exploitants en 1873, mais de fortes chutes de neige, en 1878, provoquent l'effondrement du toit des hauts fourneaux.

- L'usine ferme définitivement en 1887.
 

  


Quelques clichés de la piscine, du parc et de la belle bâtisse du classée du XIXe siècle où nous logeons.

  

  



Ce soir la lune est belle et avec la silhouette des cheminées de fées il règne une ambiance de mythologie de loup garou….est-ce une légende ou existe-t-il vraiment ?

  

 

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