Ce matin-là, le soleil brille déjà à travers les fenêtres de l'hôtel, et je me réveille bien reposée. Le buffet continental de l'hôtel est prêt pour commencer la journée. C’est un petit déjeuner simple mais délicieux, parfait pour prendre des forces avant la journée qui m’attend.

   

   

À 10h, je suis attendue pour la visite guidée "La Dernière Promenade d'Anne Frank et visite de la Maison d'Anne Frank en Réalité Virtuelle". Le point de rendez-vous est sur Max Euweplein, juste à côté de la statue de Max Euwe, un célèbre joueur d'échecs néerlandais. C’est facile à trouver, en face du Hard Rock Café, près de Leidseplein. Le quartier est animé, les tramways circulent, et l’atmosphère est vibrante.

La visite commence sous l'ancienne prison d’Amsterdam, un lieu marquant, chargé d’histoire, qui donne le ton de la journée. Je suis entourée d’un groupe de visiteurs (environ 12 personnes), tous là pour découvrir un aspect poignant de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale.


   

   

Nous passons devant le Jardin de los Lagartos.  Cette œuvre se compose de sculptures imposantes représentant des lézards, notamment des iguanes. Je ne connais pas la signification ? Si quelqu’un le sait je suis preneuse d’infos.

   

Nous allons ensuite vers Leiden Square (Leidseplein), l’une des places les plus célèbres d’Amsterdam, où les cafés et les restaurants débordent de vie. Cette place est un carrefour animé, où les habitants et les touristes se croisent, mais en me plongeant dans l’histoire d’Anne Frank, j’imagine qu'à son époque, ce coin de la ville devait être bien différent, marqué par une atmosphère de peur et de dissimulation.

Au centre de la place se trouve une statue des deux mains. Une œuvre créée par l'artiste Herman de Vries. Cette sculpture représente deux grandes mains qui se rejoignent, évoquant des concepts comme l'unité, l'harmonie et la solidarité. Les mains, qui semblent se tendre l'une vers l'autre, peuvent également symboliser un geste de paix, d’accueil ou de connexion entre les individus et les cultures.


   

   

Le théâtre situé sur cette place est le DeLaMar Theater. Ce théâtre moderne offre une programmation variée allant des pièces de théâtre, comédies musicales et concerts aux spectacles de danse. Regardez bien sa façade, il y a de petits détails.

   

Le guide nous conduit à travers des ruelles pittoresques jusqu’à Prinsengracht, le plus long canal d’Amsterdam, un endroit tout simplement magique, bordé de maisons typiques à l’architecture si particulière. Le guide nous raconte comment Anne et sa famille ont dû fuir et se cacher dans ce quartier, tout en nous expliquant la disposition du canal, si représentatif de la ville.
   

Nous continuons notre parcours vers la place Johnny Jordaan, un lieu légendaire de la culture néerlandaise. Cette petite place est un hommage aux chanteurs folkloriques d’Amsterdam, des figures incontournables dans l’histoire musicale de la ville.

   

En marchant on peut voir des petites plaques dorées devant certaines maisons. Ces plaques sont appelées Stolpersteine. Elles sont des mémoriaux installés par l'artiste allemand Gunter Demnig pour rendre hommage aux victimes de l'Holocauste. Chaque plaque porte le nom d'une personne qui a été déportée et tuée par les nazis, souvent pour des raisons liées à leur origine juive, leur orientation sexuelle, ou leur opposition au régime nazi.  

Ces plaques sont placées devant les derniers lieux de vie des victimes, à l’endroit même où elles ont été prises. C’est un moyen symbolique de se souvenir des victimes de la Shoah et de garder leur mémoire vivante, tout en incitant à la réflexion sur l’histoire. C’est une initiative qui existe depuis 1992 et qui a été installée dans plusieurs villes d’Europe, dont Amsterdam.


   

Un peu plus loin, nous atteignons la Westerkerk, une magnifique église datant du XVIIe siècle. Ce lieu imposant, conçu pour les riches du quartier, semble nous observer depuis des siècles. C’est ici que Rembrandt repose.

La Westerkerk (ou "Église de l'Ouest") est l'une des églises les plus célèbres et emblématiques d'Amsterdam. Elle est située dans le quartier de Jordaan, à proximité du canal Prinsengracht. Elle est un bel exemple d'architecture de la Renaissance néerlandaise et joue un rôle important dans l'histoire religieuse et culturelle de la ville.

Sa construction a commencé en 1620 et a été achevée en 1631. L'église est surtout connue pour son grand clocher, qui s'élève à 85 mètres et est l'une des plus hautes structures de la ville. Le clocher est surmonté d'une sphère dorée et offre une vue spectaculaire sur Amsterdam depuis son sommet.

La Westerkerk est surtout connue pour son lien avec Anne Frank, car c’est l'église à proximité de la cachette où elle et sa famille se sont réfugiés pendant la Seconde Guerre mondiale. Depuis la cachette d'Anne Frank, elle pouvait entendre le carillon de l'église.


   

     

Notre prochaine étape est la statue d’Anne Frank, une petite sculpture émouvante qui se dresse discrètement dans le quartier. L’image d’Anne, jeune fille pleine de vie et d’espoir, se trouve ici figée pour l’éternité, au cœur de ce qui fut un lieu de lutte, de survie et de mémoire.

     

Enfin, nous arrivons à l’une des étapes les plus émouvantes de la visite : la Maison d'Anne Frank. Ce lieu chargé d’histoire, où Anne et sa famille se sont cachés pendant plus de deux ans, m’offre un aperçu fascinant et bouleversant de leur quotidien. Je me tiens devant l’ancienne entrée de la maison, le cœur lourd, imaginant les bruits de la vie qui se déroulaient à l’intérieur, tandis que le monde extérieur était en guerre.

  

L'histoire d'Anne Frank est l'une des plus tragiques mais aussi des plus poignantes de l'Holocauste. Elle est née le 12 juin 1929 à Francfort-sur-le-Main, en Allemagne, dans une famille juive. En raison de la montée du nazisme en Allemagne, la famille Frank quitte le pays en 1933 pour s'installer aux Pays-Bas, à Amsterdam, dans l'espoir de trouver une vie plus sûre.

En mai 1940, l'Allemagne nazie envahit les Pays-Bas, et les persécutions contre les Juifs deviennent de plus en plus violentes. En juillet 1942, pour échapper à la déportation, la famille Frank se cache avec quelques autres personnes dans un annexe secrète au 2e étage de l'entreprise de son père, Otto Frank, appelée Prinsengracht 263 à Amsterdam. Cette cachette était dissimulée derrière un magasin, et ils y furent rejoints par d'autres personnes, dont la famille van Pels et le dentiste Fritz Pfeffer.

Pendant les deux années passées dans la cachette, Anne tient un journal intime qu’elle appelle "Kitty". Elle y raconte ses pensées, ses peurs, ses désirs, ses réflexions sur la guerre et ses relations avec les autres personnes dans la cachette. Le journal est un témoin précieux de la vie d'une jeune fille pendant cette période sombre de l'histoire. Anne y exprime ses aspirations, son rêve de devenir écrivain, mais aussi ses frustrations et ses angoisses liées à la cohabitation forcée, aux privations et à la menace constante de la déportation.

Le 4 août 1944, après deux ans de cachette, la famille Frank et les autres habitants de l'annexe sont dénoncés à la Gestapo. Les autorités nazies les arrêtent et les envoient d'abord au camp de transit de Westerbork, puis, en septembre 1944, au camp de concentration d'Auschwitz. Anne et sa sœur Margot sont ensuite transférées au camp de Bergen-Belsen, en Allemagne, où elles sont victimes des conditions inhumaines et de la maladie. Anne Frank meurt de typhus en mars 1945, peu avant la libération du camp par les Alliés.

Après la guerre, le père d'Anne, Otto Frank, est le seul membre survivant de la famille. En 1947, il découvre que le journal de sa fille a été conservé par une amie de la famille, Miep Gies, qui avait aidé la famille à se cacher. Otto décide alors de faire publier le journal d'Anne, qui est d'abord publié en néerlandais en 1947 sous le titre "Het Achterhuis" (La Maison de l'Annexe). En 1952, il est traduit en anglais sous le titre "The Diary of a Young Girl". Le livre est rapidement devenu l'un des ouvrages les plus traduits au monde et a touché des millions de lecteurs.

Anne Frank est devenue une figure emblématique du génocide nazi, et son histoire continue d’inspirer des générations à se souvenir des atrocités de la guerre et à lutter pour la tolérance et les droits de l'homme.


   

   

La dernière partie de la visite est une expérience en réalité virtuelle à Leliegracht, où je plonge dans une reconstitution numérique de la maison d’Anne Frank telle qu’elle était pendant les années de la guerre. Voir la cachette à travers cette technologie me permet de mieux comprendre l’environnement dans lequel Anne a vécu. C’est une expérience immersive et émotive qui me donne une nouvelle perspective sur l’histoire de cette jeune fille et sur ce que cela a signifié pour elle, pour sa famille et pour la ville d'Amsterdam.

   

Le musée Anne Frank à Amsterdam, installé dans la maison où la famille Frank s'était cachée, attire chaque année des milliers de visiteurs. Et un conseil vous devez réserver des jours voir mois à l’avance via internet pour faire cette visite.

Après cette matinée marquante passée sur les traces d’Anne Frank, je quitte le groupe et reprends seule le fil de mon aventure amstellodamoise. Le soleil filtre à travers les façades penchées, les vélos continuent de filer dans tous les sens, et je me sens prête à explorer d’autres facettes de cette ville fascinante. Comme mon petit déjeuner à l’hôtel était copieux, je me contente d’un en-cas acheté dans une petite supérette du coin : pratique et parfait pour garder de l'énergie sans perdre de temps.


   
   

Je commence mon après-midi par un passage incontournable : la place du Dam, véritable cœur battant d’Amsterdam. Autour de moi, l’agitation est constante : touristes, artistes de rue, et pigeons. Je m’arrête un moment devant le Monument national, cette haute colonne de pierre blanche érigée à la mémoire des victimes de la Seconde Guerre mondiale.

Juste en face, le Palais Royal se dresse avec une élégance sobre. Ancien hôtel de ville transformé en résidence royale, le bâtiment impressionne par sa stature classique. Même si je ne visite pas l’intérieur, je prends le temps d’observer ses détails, tout en admirant également la Nieuwe Kerk, l’église néogothique attenante, aujourd’hui reconvertie en salle d’exposition.

Le tramway qui passe sur la place du Dam a un charme rétro. Sa carrosserie lustrée bleu, ses lignes arrondies et ses détails métalliques rappellent les tramways d’autrefois.


   

   

   

Quelques rues plus loin, je m’échappe de l’agitation pour pénétrer dans un lieu à part : le Béguinage.
Cachée derrière une porte discrète, cette cour intérieure semble figée dans le temps. Les maisons basses, les jardins silencieux, tout ici invite à la contemplation. J’apprends que ce lieu abritait autrefois des Béguines, des femmes pieuses vivant en communauté sans pour autant prononcer de vœux. Aujourd’hui encore, les logements sont habités, alors je me fais discrète, évitant de dépasser les petites barrières de bois.

Je m’arrête un instant devant la dernière maison en bois d’Amsterdam, étonnamment simple et humble pour un bâtiment aussi ancien. Sa silhouette contraste avec les façades de briques rouges qu’on voit partout ailleurs dans la ville. Un témoin rare du passé, épargné par les lois anti-incendie qui ont fait disparaître ce type de construction.


   

   

Je traverse la rue commerçante. Elle est totalement piétonne, et bordée de boutiques internationales, de chaînes de mode, de parfumeries, de magasins de chaussures, mais aussi de petites échoppes de souvenirs et quelques snacks ou cafés. On y trouve des enseignes comme H&M, Zara, Uniqlo, Nike, Lush, mais aussi des boutiques plus locales ou spécialisées.

   

En quelques minutes à pied, je rejoins les bords du canal Singel pour découvrir le Bloemenmarkt, le marché aux fleurs d’Amsterdam. Même si aujourd’hui on y trouve surtout des bulbes de tulipes en sachet, quelques étals présentent encore des bouquets frais. Les fleurs sont partout : suspendues, en bouquets, séchées, parfumées. C’est un plaisir pour les yeux, un festival de nuances qui résume bien l’amour des Néerlandais pour leur fleur emblématique. Je flâne tranquillement entre les stands, observant aussi les innombrables souvenirs, parfois kitsch, souvent amusants.

   

   

   

Je poursuis ma promenade en longeant le canal Kloveniersburgwal, une balade agréable et paisible, jusqu’à tomber sur la Zuiderkerk, l’« église du Sud ». Son clocher se dresse fièrement dans le ciel, et je m’imagine la vue qu’on pourrait avoir depuis son sommet. Malheureusement, je n’arrive pas à tomber sur une visite guidée au bon moment, mais rien que sa silhouette vaut le détour. C’est aussi ici que Rembrandt a fait enterrer trois de ses enfants…

   

   

En continuant un peu plus loin, j’arrive sur la place Nieuwmarkt. Au centre, un étrange bâtiment semble tout droit sorti d’un conte médiéval : le Waag, une ancienne porte de la ville reconvertie en restaurant. Ses tourelles lui donnent l’allure d’un petit château, un contraste saisissant avec les immeubles qui l’entourent.

   

À quelques pas, je traverse le petit quartier chinois d’Amsterdam, curieuse de découvrir cette autre facette cosmopolite de la ville.

Ce petit quartier Chinois est à quelques pas seulement de la place Nieuwmarkt, en continuant vers le nord. Il est niché au cœur même du vieux centre d’Amsterdam.  C’est l’un des plus anciens d’Europe, il est né dans les années 1910, et bien qu’il ne soit pas immense, il a une identité bien marquée.

Dès l’entrée, on peut apercevoir les enseignes en lettres chinoises, les restaurants aux vitrines pleines de canards laqués et les petites épiceries asiatiques. Ici, les rues portent parfois des noms bilingues (néerlandais et chinois), ajoutant une touche exotique à l’atmosphère typiquement néerlandaise des canaux voisins.

Le quartier est un mélange multiculturel, où cohabitent restaurants chinois, thaïlandais, japonais et vietnamiens, salons de thé, magasins de médecine traditionnelle, et même des centres culturels.

L’un des lieux les plus marquants, c’est sans doute le temple bouddhiste He Hua (signifiant "Fleur de Lotus"), situé sur Zeedijk. Sa façade couleur rouge et or, ses statues de lions et ses décorations en bois sculpté détonnent dans le paysage urbain d’Amsterdam.


   

   

Il est encore tôt dans la soirée, mais je décide de poursuis jusqu’au quartier rouge. Les fameuses vitrines à la lumière rouge sont bien là, tenues par des femmes qui semblent à la fois présentes et absentes derrière les vitres.
   

   

Je me dirige ensuite vers Oosterdokskade.  À l’est de la Gare Centrale Oosterdokskade est une large promenade bordée par l’eau, où les bateaux passent lentement devant des bâtiments à l’architecture futuriste. Ici, Amsterdam montre un autre visage, loin des ruelles pavées du centre historique. Le quartier est moderne, ouvert et aéré, avec une ambiance détendue entre canaux, terrasses et lieux culturels.

Ici on y trouve :
-  La bibliothèque publique d’Amsterdam (OBA) : un immense bâtiment vitré sur plusieurs étages, très agréable à visiter.
-  Le musée NEMO, reconnaissable à sa forme de navire géant couleur vert-de-gris. Il s'agit du musée des sciences interactives.
-  Le musée maritime (Scheepvaartmuseum) : à proximité, il retrace l’histoire navale des Pays-Bas avec une reconstitution d’un vieux galion juste à côté.
-  Des bateaux-logements, cafés, restaurants modernes et quelques hôtels de standing qui bordent les quais.

Je m’assoie au bord de l’eau pour une pause gourmande avec une stroopwafel. Il s’agit d’une fine gaufre rondes, croustillantes à l’extérieur, collées entre elles par un sirop de caramel fondant (le "stroop").


   

Ensuite, je passe devant la gare centrale et église Saint Nicolas et je termine cette boucle par la Oude Kerk. Nichée au cœur du quartier rouge, presque cachée entre les vitrines et les canaux, l’Oude Kerk (littéralement « Vieille Église ») est un lieu chargé d’histoire, de contrastes et d’émotions. C’est la plus ancienne église de la ville, fondée au début du XIVe siècle (vers 1306), et l’un des rares bâtiments médiévaux encore debout dans cette capitale si moderne.

Aujourd’hui, l’Oude Kerk n’est plus une église au sens religieux : elle a été transformée en centre d’art contemporain, tout en conservant son âme spirituelle. On y voit des expositions, des installations lumineuses, et des œuvres modernes qui dialoguent avec l’histoire du lieu.

Le carillon du clocher, qui surplombe le quartier rouge, est encore en fonctionnement, et l’on peut parfois entendre sa mélodie ancienne flotter au-dessus des toits.

Ce qui frappe le plus, c’est l’étrange contraste entre la solennité de l’église et la vie trépidante du Red Light District qui l’entoure. Juste à côté des vitrines éclairées au néon et des cafés animés, l’Oude Kerk se tient là, immobile, comme une vieille gardienne du temps.


   

Après l’Oude Kerk, je poursuis ma balade à travers les ruelles étroites qui longent les canaux. La lumière commence doucement à décliner.

Je me laisse porter par mes pas en longeant les quais, j’aperçois un bâtiment moderne et imposant : c’est l’Opéra national & Ballet des Pays-Bas, aussi appelé le Stopera. Sa façade vitrée, lumineuse, se reflète dans l’Amstel.

Après cette journée bien remplie, une petite faim se fait sentir. Je m’arrête dans un petit restaurant local pour manger.


   

   

La nuit est tombée maintenant. Je continue ma balade nocturne dans les rues éclairées, où les vélos filent toujours aussi vite, où les cafés débordent de monde, et où les rires résonnent entre les bâtiments.

Attirée par des sons de voix enjouées, je pousse la porte d’un karaoké, juste pour m’imprégner de cette ambiance festive typiquement néerlandaise. À l’intérieur, une joyeuse bande de locaux et de touristes se relaient au micro, entre chansons déjantées et tubes connus. L’atmosphère est bon enfant, légère et vivante. J’y reste un moment, un sourire aux lèvres, observant, écoutant, partageant ce moment suspendu avec des inconnus.

Puis, je reprends tranquillement le chemin de mon hôtel. Fin d’une deuxième journée riche, émouvante et pleine de contrastes, comme seule Amsterdam sait les offrir.

   

   

 

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