Dernier jour à Amsterdam. Comme à mon habitude, je descends prendre mon petit-déjeuner à l’hôtel, en savourant une dernière fois l’ambiance matinale de la ville qui s’éveille doucement. Aujourd’hui encore, j’ai prévu de tout faire à pied.

Mon premier arrêt me conduit au National Holocaust Names Monument, dans le quartier Plantage. Ce lieu de mémoire, inauguré en 2021, rend hommage aux plus de 102 000 victimes juives, sinti et roms des Pays-Bas, assassinées pendant la Seconde Guerre mondiale et qui n’ont pas de tombe.

Le monument, conçu par l’architecte Daniel Libeskind  à qui l’on doit notamment le Musée juif de Berlin, se compose de murs de briques rouges formant des couloirs sinueux. Sur chaque brique est gravé le nom d’une victime, sa date de naissance et l’âge qu’elle avait au moment de sa mort. L’ensemble dessine, vu du ciel, les lettres hébraïques לזכר (Lizkor), qui signifient « se souvenir ».


     

Je poursuis mon chemin en traversant le Weesperpoort, avant de bifurquer à gauche.

   

Je longe le Amstelcampus, puis le Metis Montessori Lyceum. Les rues sont calmes.

Un peu plus loin, j’atteins la SDG House.


   

Juste à côté se dresse le Tropenmuseum. Le Tropenmuseum est un musée consacré aux cultures du monde, avec une histoire liée à la colonisation, mais qui s’est transformé au fil des années en un lieu de dialogue, de diversité culturelle et de questionnements sur notre monde globalisé.

Le musée est logé dans un bâtiment néo-renaissance de 1926, s’intéresse aux cultures d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine, d’Océanie et des Caraïbes, en lien avec l’histoire coloniale des Pays-Bas. Mais ce n’est pas un simple musée d’ethnographie : il met l’accent sur les récits humains, la migration, l’identité, les rites, la musique, l’artisanat, les traditions… et la vie contemporaine.


   

Depuis le parvis du Tropenmuseum, je décide de prolonger ma promenade par une virée dans le Oosterpark, juste à côté.

Le parc, créé en 1891 par l’architecte paysagiste Leonard Springer, est un des tout premiers parcs publics d’Amsterdam. Son style paysager est typique de l’époque : grandes pelouses, plans d’eau aux courbes douces, arbres majestueux, et chemins sinueux qui invitent à se perdre… ou à se poser.

Je marche tranquillement parmi les promeneurs, les joggeurs, les familles en sortie. L’ambiance est paisible. Et pourtant, ce parc ne se contente pas d’être un simple coin de nature : il porte aussi la mémoire collective.

Au fil de l’allée, j’aperçois le Monument de l’Esclavage (Nationaal Monument Slavernijverleden), une sculpture expressive et imposante, inaugurée en 2002, qui rend hommage aux victimes de l’esclavage dans les anciennes colonies néerlandaises.

Plus loin, une sculpture rend hommage à Aletta Jacobs, première femme médecin des Pays-Bas et pionnière du droit des femmes. Et puis d’autres œuvres, plus discrètes, jalonnent le parc, évoquant la diversité de l’histoire sociale et politique du pays.


     

En sortant du parc, je passe devant la Muiderkerk. L’église, bâtie en 1892, fut presque entièrement détruite par un incendie en 1989. Il ne reste aujourd’hui que la façade d’origine, surmontée de sa tour massive, derrière laquelle un bâtiment moderne a été construit. Le mélange de l’ancien et du contemporain frappe l’œil.



Je marche jusqu’au moulin De Gooyer. Situé dans l’est de la ville, le moulin De Gooyer (Molen De Gooyer en néerlandais) est l’un des rares moulins à vent encore visibles dans Amsterdam. C’est même le plus haut moulin en bois des Pays-Bas, culminant à environ 26 mètres.

Le moulin actuel date de 1725, mais il a été reconstruit plusieurs fois, et son emplacement actuel remonte au XIXe siècle.

Il a été utilisé pour moudre du grain, notamment pour la boulangerie militaire, car il était à proximité des anciennes casernes. Comme beaucoup de moulins hollandais, il a peu à peu perdu sa fonction d’origine avec l’industrialisation.

Mais ce qui le rend particulièrement intéressant, c’est qu’il se trouve en pleine ville, posé entre des immeubles !

C’est un moulin à huit pans, construit sur une base en pierre massive qui lui donne un aspect robuste. Sa structure en bois avec ses grandes ailes se détache nettement sur le ciel d’Amsterdam.

Juste à côté du moulin se trouve la brasserie artisanale Brouwerij ’t IJ, installée dans une ancienne maison de bains. On y produit des bières locales non pasteurisées, à fermentation haute, avec une belle variété : blonde, ambrée, IPA, blanche, etc.

   

Du Moulin, je pars vers l'Alexanderplein, un petit carrefour.  Ici, se trouve Muiderpoort, une porte. C’est l’un des rares vestiges encore debout des anciennes fortifications de la ville. Monumentale, sobre et élégante, elle marque l’entrée symbolique de ce qui fut autrefois le chemin vers la ville de Muiden, d’où son nom.

La première version de la Muiderpoort remonte au XVIIe siècle, mais elle s’est effondrée peu après sa construction. La version actuelle date de 1770, construite dans un style classique baroque par l’architecte Cornelis Rauws. Elle faisait autrefois partie des remparts de la ville, servant à contrôler les accès à Amsterdam par l’est.

On y remarque une sculpture du dieu Mercure (Hermès), symbole du commerce, un clin d’œil à la vocation marchande d’Amsterdam.


   

Je poursuis ensuite ma promenade, et en chemin, je passe devant ARTIS, le plus ancien zoo des Pays-Bas. Fondé en 1838, ce lieu est bien plus qu’un simple zoo : c’est un complexe scientifique et culturel, en plein cœur de la ville.

ARTIS abrite plus de 900 espèces animales venues du monde entier, une maison tropicale, un planétarium et un musée de géologie et de micro-organismes : Micropia.


  

De là, je me dirige vers le Het Scheepvaartmuseum, le musée maritime d'Amsterdam. Le Musée maritime est installé dans un ancien arsenal naval du XVIIe siècle, un impressionnant bâtiment en pierre construit en 1656, appelé à l’époque Arsenal de la Marine ('s Lands Zeemagazijn).

Amarré juste à côté du musée flotte une réplique grandeur nature du navire "Amsterdam", un galion du XVIIIe siècle.


   

Une dernière photo avant de rejoindre l'hôtel pour récupérer mes affaires. Il est temps de partir.



Trajet jusqu’à l’aéroport et je m'enregistre pour mon vol de 14h, qui me permet d'arriver à 15h55 à l’heure prévue. Une fois de retour à l'aéroport, je récupère la voiture laissée au parking et prends la route, le cœur plein de souvenirs.



Conclusion


Ces cinq jours à Amsterdam ont filé comme les péniches sur ses canaux, j’ai eu l’impression de traverser bien plus qu’une ville : un tableau vivant, vibrant, chargé d’Histoire et d’humanité.

De la Maison d’Anne Frank à la magie du Rijksmuseum, de la sérénité du Vondelpark à l’effervescence du quartier rouge, chaque instant m’a offert une facette différente de cette ville étonnamment multiple. Amsterdam ne se visite pas seulement, elle se vit, elle se ressent.

Amsterdam m’a touchée, parce qu’elle sait mêler le poids du passé à la joie du présent. Elle m’a offert des moments de réflexion, de beauté, et de belles sensations.

Je repars avec des images plein la tête, le cœur un peu plus grand, et cette douce impression d’avoir vécu un superbe séjour.




 

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