Jour 3 : Lundi 7 octobre 2024


Au lever du jour, nous savourons notre petit-déjeuner sur notre terrasse, bercés par les premiers rayons du soleil de La Palma et prêtes pour une nouvelle journée d’aventures. Aujourd’hui la destination est le parc national de la Caldera de Taburiente. Cette merveille géologique est une véritable œuvre d’art de la nature : une gigantesque dépression volcanique, profonde d’un kilomètre et demi et parsemée de pins canariens, de ravins abrupts et de fiers rochers en basalte.

Notre première étape est le belvédère de La Cumbrecita. Un point de vue prisé qui nécessite une réservation préalable pour le stationnement.  

Voici le lien si vous devez y aller :
https://www.reservasparquesnacionales.es/real/parquesnac/usu/html/detalle-actividad-oapn.aspx?ii=7FRA&cen=4&act=5


  


Eh bien, pour être certaine de ne pas rater ce rendez-vous, j'avais pris les devants en réservant notre place sur le site. Donc en organisant notre périple, je me suis concentrée pour bien caler les horaires… et me suis trompée ! Impossible de modifier la réservation en ligne.  Plutôt que d'annuler en risquant de tout perdre, j'ai rusé : j’ai refait une réservation au nom de Karine en ajustant bien les heures cette fois-ci. Tout se passe bien jusqu’au moment où j’essaie d’annuler la première réservation… sans succès ! Nous nous retrouvons donc avec deux places de parking réservées !! Ma tentative de contact par mail est restée lettre morte…Et pour combler le tout, en relisant nos réservations je m’aperçois que j’avais aussi cliqué par erreur sur "nationalité espagnole" pour Karine.

Nous avons éclaté de rire en imaginant notre profil de fausses délinquantes, jonglant avec des réservations doublées et des nationalités erronées ! Alors, en nous dirigeant vers La Cumbrecita, nous plaisantons sur notre “délit de fausse identité” et notre double place de parking.  

Nous roulons jusqu’au Belvédère de La Cumbrecita prêtes à affronter le redouté “contrôle des doubles réservations” imaginé dans nos délires. À notre arrivée, surprise : le parking est désert, un silence complet, et aucun contrôle en vue ! Nous sommes même les premières sur place.

Situé au cœur de l’île bonita de La Palma, le Belvédère La Cumbrecita est un splendide balcon naturel niché dans l’écrin du Parc national de la Caldera de Taburiente.

La randonnée depuis le parking du Mirador de la Cumbrecita offre une immersion totale dans la grandeur sauvage de la Caldera de Taburiente. Dès le départ, le Mirador de la Cumbrecita propose une vue spectaculaire sur le cœur de la caldeira, révélant d'immenses parois rocheuses et les denses forêts de pins canariens qui semblent se jeter dans le cratère.


  

  

  


En suivant le sentier vers le Mur du cratère, le paysage devient encore plus imposant : on longe des falaises vertigineuses et des formations rocheuses forgées par des millénaires d'éruptions volcaniques.

Le chemin continue jusqu’au point de vue Lomo de las Chozas ici, le panorama s'étend à perte de vue, entre ravins et crêtes volcaniques.


  


La randonnée mène ensuite vers la Vue de l'Hermosa, en passant sur un petit sentier qui serpente dans la forêt. Ce décor enchanteur et sauvage donne une impression d'immensité unique.


     


Le sentier ramène doucement au Mirador de la Cumbrecita, clôturant la boucle avec une dernière vue imprenable sur la caldeira. C’est une randonnée qui, malgré sa distance modérée, en offre plein les yeux avec des points de vue époustouflants à chaque étape.


     


Après notre belle randonnée dans le parc national de la Caldera de Taburiente, retour sur la route vers El Paso.

El Paso est l'un des villages les plus typiques et les plus authentiques de l'île de La Palma. Situé dans une vallée verdoyante entourée de montagnes, il est reconnu pour sa beauté naturelle et son patrimoine culturel. Le village est également riche en traditions artisanales. La culture de la soie est un savoir-faire ancien ici, et il y a même un musée dédié : La Casa de la Seda. On y découvre des méthodes artisanales encore utilisées pour fabriquer des pièces de soie.
L'artisanat local inclut aussi la poterie et la broderie, qui font partie du quotidien et de l'histoire des habitants.

Enfin, le village est connu pour sa production agricole, en particulier la culture de fruits tropicaux, d’amandes et de vignes.


  

  

  

  


Nous trouvons un petit parc parfait pour notre pique-nique. Installés confortablement, nous profitons du calme du village. Une dame passe, s’arrête pour échanger quelques mots, et nous sommes ravis de ce petit moment partagé, le genre de rencontres simples mais si agréables.

On commence notre repas, quand soudain, un monsieur fait son apparition sur un banc voisin. Rien de bizarre jusqu’ici : il a avec lui un sac plastique. On continue de savourer notre pique-nique en mode voyeuses discrètes pour voir ce qu’il mijote. On l’observe sortir des vêtements de son sac, pièce par pièce. Puis là, surprise, il les déchire soigneusement, en morceaux bien nets ! Et comme si cela ne suffisait pas, il sort de nulle part un briquet, et… hop, il commence à faire un feu avec !
Nous restons bouche bée devant ce spectacle surréaliste. On s’échange un regard complice, et évidemment, les suppositions commencent. "À tous les coups, il a surpris sa femme dans les bras d’un autre !".
C’est une scène étrange, mais dans l’ambiance tranquille d’El Paso, elle devient presque comique. On finit notre repas en le regardant méthodiquement réduire ses habits en cendres, et on l’imagine même en train de tourner un petit film dramatique rien que pour nous.
Finalement, on repart, ravis de cette pause insolite qui fait de notre pique-nique un moment qu’on n’oubliera pas de sitôt !

Nous nous installons ensuite en terrasse pour prendre un café avant de partir pour une nouvelle rando.


  


Nous avons rendez-vous avec un guide pour aller au Volcán de Tajogaite.

Le Volcán de Tajogaite, aussi appelé le nouveau volcan de La Palma, est né d'une éruption survenue en septembre 2021. Cette éruption, qui a duré près de trois mois, a été l’une des plus marquantes de l’histoire récente des Canaries. Situé dans la région de Cumbre Vieja, le volcan a transformé le paysage de manière spectaculaire, entraînant des coulées de lave qui ont détruit plusieurs villages et forcé des milliers d’habitants à évacuer.

Le point de rendez-vous pour cette excursion est devant l’office du tourisme du village d’El Paso. Le guide se présente, nous sommes un petit groupe, un mélange de nationalités, mais parmi les participants, nous faisons connaissance avec un couple de Belges vraiment sympathiques.

Nous nous installons dans un van en direction du point de départ de notre randonnée.

Quand nous arrivons sur le site, tout le monde descend du van. À peine avons-nous mis un pied hors du véhicule que Karine s'avance vers une dame en t-shirt orange pour entamer la conversation. De mon côté, je la regarde, un sourcil levé, surprise. Elle ne parle pas un mot d’espagnol, alors je me demande ce qui l’a poussée à aller discuter avec cette dame.

Et là, le doute se lève : la dame en orange n'est autre qu'une Espagnole inconnue qui regarde Karine sans comprendre. Mon amie a tout simplement confondu cette dame avec notre Belge du groupe, qui portait un t-shirt de la même couleur ! Je vois Karine hésiter, confuse, tandis que la dame en face d’elle ne répond même pas !! Je ne peux pas m’empêcher d’éclater de rire !!

La randonnée débute dans la zone protégée du parc naturel de Cumbre Vieja pour rejoindre le mirador Llano del Jable à 1.200 mètres d'altitude.


  

  


Notre guide nous explique combien ce volcan avait surpris même les plus avertis, et comment ses coulées de lave avaient lentement dévoré des villages entiers, recouvrant les maisons et les terres agricoles sous des mètres de roche brûlante.

En marchant parmi les cendres et les lapilli qui se sont déposés dans la région, nous sommes témoins des dommages causés à la végétation et l'incroyable pouvoir régénérateur du pin des Canaries.

Chaque tournant porte la mémoire de la violence du phénomène qui s’était produit ici. En marchant on se sent absorbés par la beauté austère de l’endroit. Notre guide partage quelques anecdotes de l’éruption, des histoires de solidarité entre voisins et amis qui s’étaient soutenus malgré la menace imminente. Le volcan Tajogaite n’est pas simplement un spectacle de la nature, mais aussi un témoignage de la résilience humaine.

  


Une fois arrivés près du cratère, à moins de 300 mètres, nous avons une vue impressionnante sur la coulée de lave qui a touché divers centres habités de la vallée d'Aridane, changeant à jamais la géographie de l'île et la vie de nombreuses personnes.

Nous poursuivons notre chemin, en quittant le sentier je jette un dernier regard vers le cône sombre du Tajogaite, sentant que nous sommes, nous aussi, devenus témoins d’un phénomène unique, bien plus qu’une simple randonnée sur un volcan.


  

  

  

  


Après notre randonnée au volcan Tajogaite, nous reprenons le van avec notre petit groupe et, direction El Paso. Une fois arrivés au village, on retrouve notre fidèle voiture

En quittant El Paso, nous faisons une halte devant la dernière coulée de lave. Le paysage est impressionnant : cette langue noire et figée semble raconter toute l’histoire de l’éruption.
Au loin, nous apercevons quelques ouvriers qui s’activent pour reconstruire le coin. Les machines bourdonnent, des pelleteuses déplacent des tonnes de terre et de roche.





Nous roulons à présent en direction de notre village El Remo. En chemin nous faisons un arrêt au  Mirador de la Las Hoyas. Quelques clichés de la vue sur l’océan et des bananeraies verdoyantes qui contrastent avec la roche volcanique puis nous repartons.  


  


De retour à notre village nous filons à la plage. La plage d'El Remo est principalement composée de galets noirs, typiques des formations volcaniques de La Palma, et offre des paysages uniques avec les falaises environnantes et l’horizon dégagé. L’eau est à 24 degrés et la baignade dans l'eau cristalline est agréable.

Chaque fin de journée, c’est devenu notre petit rituel : nous nous installons sur « notre » banc face à la mer. À peine installés, nos bières et gâteaux apéros sortis, on s’imprègne de la douceur du moment. La mer s’étend devant nous, en contrebas, les surfeurs défient les vagues, leurs silhouettes se détachant dans la lumière dorée du crépuscule.

Le soleil entame sa descente, teignant le ciel de nuances d’orange, de rose et de pourpre, un spectacle dont on ne se lasse pas.


  


La nuit tombe doucement, et une nouvelle scène se dessine : les étoiles font leur apparition une à une, comme un rideau qui se lève sur une autre magie. On s’installe un peu mieux, et, la tête levée vers ce ciel constellé, on se perd à chercher les étoiles filantes et à essayer de nommer les constellations.


  


Bonne nuit et à demain pour la suite de nos aventures sur la isla bonita.

 

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