Jour 5 : mercredi 9 octobre 2024


Ah oui j’ai oublié de vous raconter ! Dans notre appartement, nous avons vite remarqué une absence cruciale : pas de cafetière ! Mais pas question de se passer de café.
Avec un peu de créativité : la partie plastique d’un entonnoir, un filtre et du café moulu, un dessous de plat, et un faitout… on assemble le tout avec soin et voilà notre fameuse cafetière digne d’un prix Nobel ! (Voir photo ci-dessous).
Le résultat est là : un café aussi bon que dans un vrai bar, avec un soupçon d’aventure en plus. What else?





Aujourd'hui, nous partons explorer un morceau de l'histoire volcanique de La Palma : la Cueva de Las Palomas, un tube volcanique né de l'éruption du volcan San Juan en 1949. C'est le 8 juillet de cette année-là qu'une fissure a déchiré le flanc de l'île, déversant une rivière de lave vers la mer en moins de 24 heures. Au fil de cette éruption, plusieurs tubes volcaniques se sont formés, et aujourd'hui, nous avons la chance d'en visiter un, accompagnés de notre guide, Frédérique, dont les explications captivantes nous plongent dans l’univers fascinant de la géologie.

La visite commence par une balade le long d'une passerelle qui surplombe la coulée de lave. De là, nous avons une vue splendide sur la chaîne de volcans de la Cumbre Vieja, et Frédérique nous dévoile les mystères du Tajogaite, le volcan apparu en 2021, qui a redessiné le paysage.


  

  


À l'approche de l'entrée du tube, je remarque que Karine est un peu tendue. Elle a toujours eu une appréhension des grottes et des espaces confinés, mais l’envie de découvrir ce lieu unique prend le dessus. Déterminée à ne rien manquer, elle enfile son casque, allume sa lampe frontale et se lance dans l’aventure avec courage.


  


A l’intérieur, nous plongeons dans un univers complètement différent. Autour de nous, des murs de lave solidifiée racontent l'histoire du feu qui a façonné ce lieu. À la lumière de nos lampes, nous découvrons des minéraux dont les formes et les couleurs évoluent lentement avec le temps.

La Cueva de Las Palomas est le plus jeune tube volcanique accessible des Canaries, encore en pleine transformation. Nous avançons dans ce monde souterrain fascinant, savourant le calme, la fraîcheur et la sensation d'avoir pénétré un coin secret de la nature. Karine d'ailleurs se laisse totalement captiver par la beauté du lieu. Elle s’est régalée, et même la peur a disparu, remplacée par l’émerveillement.


  

  

  


Nous poursuivons notre journée par la visite de la ville Los Llanos de Aridane.

Situé dans la vallée d’Aridane, sur le versant sous le vent et ensoleillé de l’île, Los Llanos de Aridane est une destination qui combine un emplacement géographique favorable avec un environnement prospère. Avec une population de 20 551 habitants, c’est la municipalité la plus peuplé de La Palma, dépassant la capitale de l’île, Santa Cruz de La Palma. Elle est à une altitude de 325 mètres.
En plus de ses aspects géographiques remarquables, Los Llanos de Aridane est connu pour son économie basée sur la production de bananes et le tourisme. Cette ville dynamique offre une grande variété de services et commodités pour les résidents et les visiteurs.


  


La ville s'étend de la plaza de España, où se trouvent certains lauriers d'Inde considérés comme les plus vieux des Îles Canaries et l'église de los Remedios. Derrière, se trouve la plaza Chica, avec sa fontaine de pierres taillées. Sur les hauteurs de la ville, se trouvent les rues Fernández Taño et Calvo Sotelo connues pour leurs maisons basses de style canarien.

L'église Notre-Dame des Remèdes est la paroisse principale, elle a été Construite par les premiers conquérants castillans.A l'intérier de cette église les images de la Vierge des Remèdes et du Christ de la Santé sont remarquables.

C’est à la place d’Espagne que nous postons nos cartes postales. Ici, c’est le cœur administratif et ludique de la ville, et où se trouvent les bâtiments représentatifs.

Cette place abrite 11 majestueux lauriers des Indes, symboles emblématiques et source d’inspiration.


  


Nous faisons une virée au Parc Antonio Gómez. Une oasis décorée de mosaïques, de roches, de plantes et de belles sculptures évoquant la faune et la flore des Canaries, créant une atmosphère charmante et sereine. D’environ 6000 m2, le parc est divisé en deux zones différentes : dans la partie la plus occidentale, l'habitat d'espèces naturelles endémiques et indigènes a été recréé des Îles Canaries et de l'autre une zone récréative équipée de jeux pour enfants.

À notre arrivée, nous sommes accueillis par deux lézards géants ainsi que par de beaux jardins qui rehaussent la beauté de l’endroit.

Le Parque Antonio Gómez Felipe a été créé dans les années 1960, à l’initiative d’Antonio Gomez Felipe (1900-1966), un natif d’Aridane, et a été réaménagé en 2010 par Louis Morera.

La couleur de ses mosaïques se marie avec la pierre volcanique naturelle et la flore locale, et ses décorations évoquent le monde fantastique des fées. Le style du parc rappelle celui de l’architecte Gaudí. Ce même style peut être retrouvé ailleurs, comme sur la Plaza de la Glorieta à Las Manchas et le Mirador del Universo dans la région de Pinar de Tijarafe, tous deux conçus par l’artiste Luis Morera, bien que ce dernier ne soit pas encore achevé.


     

  

  


Après notre pique-nique simple à Llamos, nous reprenons la route pour notre prochaine destination : le Poris de Candelaria. Ce lieu incroyable, caché dans la commune de Tijarafe, est un village de pêcheurs troglodyte, niché à l’abri d’une grotte naturelle imposante, haute d’environ 50 mètres.   Nous empruntons une route raide et sinueuse, puis garons la voiture dans une zone de stationnement. La suite se fait à pied par un sentier de randonnée.


  


Au détour d’un virage, le Poris de Candelaria apparaît devant nous, tel un secret bien gardé. Blotties au fond de la grotte, les maisons blanches aux volets bleu semblent sculptées dans la roche elle-même. Elles sont là depuis des générations, construites par des habitants qui cherchaient un refuge contre la chaleur écrasante de l’été canarien. Aujourd’hui, ces maisons servent souvent de résidences secondaires, des lieux pour se reconnecter avec la mer et échapper au stress quotidien.  

Le village est rustique, sans Internet, sans restaurants. C’est comme si le temps s'était arrêté ici.


     


Aujourd’hui, l’océan est agité. Les vagues viennent frapper avec force les parois de la grotte, emplissant l’air d’un bruit sourd et puissant qui résonne tout autour de nous. La scène est captivante, presque hypnotisante. Nous restons un long moment à observer ce ballet incessant de l’eau et de la roche.

Pour l’anecdote : en regardant depuis l’intérieur de la cavité vers l’extérieur, le contour de la grotte ressemble à la silhouette de l’île de La Palma.


  

  


Après notre visite du Poris de Candelaria, nous poursuivons notre exploration de la côte vers le Puerto de Puntagorda, un autre bijou caché de La Palma. Ce petit village semble suspendu aux falaises, offrant une vue imprenable sur l’océan. En suivant les sentiers qui serpentent autour de ces falaises, une pancarte attire notre regard : « Feel the moment... it’s a present ». Un clin d'œil bienvenu à la beauté de l'instant présent. Nous sourions, inspirés par cette belle invitation à savourer chaque minute.

Mais quelques pas plus loin, alors que nous approchons du bord de l'eau, la mer a ses propres plans pour me rappeler l'instant présent… splash ! Une vague sort de nulle part et me frappe de plein fouet ! En un éclair, me voilà avec la moitié du corps trempée. Et c’est reparti pour des moments à rire.

Le lieu est tout simplement splendide. Des fleurs éclatantes bordent le chemin, et l’océan s’étend devant nous, parsemé de vagues puissantes qui se brisent contre les rochers. C’est un tableau parfait : le soleil, la mer, les falaises… et moi, moitié trempée, mais avec un sourire aussi large que l'horizon.

Quant à Karine, elle a aussi tenté sa chance avec les vagues. Mais contrairement à moi, elle a réussi à esquiver l'eau avec une élégance impressionnante. Il faut croire que certaines ont la classe… et d’autres… la loose est mon fidèle compagnon.


  

  


Après notre escapade au Puerto de Puntagorda, nous allons flâner dans le village de Tijarafe. Le relief du village de Tijarafe est très abrupt, avec un versant qui part des sommets de l'île et descend vers la mer, coupé par une multitude de ravins. L'économie de ce peuple travailleur tourne autour de l'agriculture et de l'élevage.

Nous faisons une pause dans un petit bar local. L’ambiance est chaleureuse, à côté de nous, il y a un perroquet aux plumes éclatantes, installé dans une cage. La porte de sa cage est entrouverte, ce qui lui permet de sortir de temps en temps, bien qu’il semble plus à l’aise de rester proche de sa cage. Nous supposons que son propriétaire a dû lui couper quelques plumes pour limiter ses escapades.

Mais voilà que, soudain, le pauvre perroquet glisse et se retrouve en contrebas, hors de portée. Nous l’observons, inquiètes, espérant que son propriétaire le récupérera à la fin de son service. En partant, nous laissons derrière nous ce petit compagnon, espérant sincèrement qu’il retrouvera son refuge sans encombre et qu’il ne croisera pas un chat curieux sur son chemin.


  


Nous continuons à serpenter dans les hauteurs de l’île, la route grimpant toujours plus, jusqu’à ce qu’au détour d’un virage, le paysage se transforme en un spectacle féerique : une véritable mer de nuages s’étend devant nous. C’est magique, grandiose… le genre de vue qui vous coupe le souffle et fait battre votre cœur un peu plus fort, comme pour vous murmurer : « Hé, regarde ça, c’est pour toi ! »

Face à cette beauté irréelle, je me tiens là, cherchant les mots pour exprimer ce que je ressens. Mon esprit s’emballe, les pensées se bousculent, et dans un moment d’inspiration (ou peut-être de panne neuronale), tout ce que j’arrive à dire, c’est… « J’ai contente ! » Eh oui, en voilà un résumé éloquent ! Visiblement, mes neurones ont décidé de prendre une pause en pleine contemplation, et la poésie a fait faux bond.

Alors, on se contente de rester là, absorbés par cette vue, grammaire en vacances, et cœur bien présent. Oui, « J'ai contente » résume tout : une émotion si pure et simple.


  


Nous redescendons doucement vers la vallée et faisons un arrêt au mirador de Miraflores, un belvédère réputé pour ses panoramas aussi bien terrestres qu’astronomiques.

De ce point de vue, nous contemplons les charmants quartiers d’El Pino et d’El Pinar, avec leurs petites maisons entourées de cultures en terrasses. Le lieu est parfait pour profiter de la fin de la journée.

Nous assistons au début du coucher de soleil, ses couleurs chaudes illuminant le paysage. Mais rapidement, un manteau de nuages s’invite, recouvrant le ciel et étouffant l’espoir d’apercevoir les étoiles ce soir.


  

  


Nous reprenons la route vers notre appartement à El Remo.




 

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