Au programme aujourd’hui c’est la visite de Nara. Nara est une ville située à seulement 42 kilomètres au sud de Kyoto. L’âme du vieux Japon habite cette cité, un paysage verdoyant et boisé, une ambiance provinciale paisible. Petite par la taille mais grande par son histoire, Nara fut le berceau de la civilisation de l’empire du Soleil-Levant, de la religion, et aussi des arts et de l’artisanat japonais. Reconnue pour son patrimoine historique, cette ancienne capitale du Japon se caractérise par ses cerfs qui s'y déplacent en liberté. Nous déjeunons à notre hôtel puis nous filons à la gare pour prendre notre train. Le trajet de Kyoto à Nara dure environ 45 minutes. Un de ses avantages majeurs est qu'il est possible de visiter tous ses points d'intérêts principaux à pied, depuis la gare de Nara. |
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Dès notre arrivée, nous sommes accueillis par les daims qui promènent en liberté. Ils viennent jouer les curieux enfin surtout ils viennent chercher quelque chose à manger !! |
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Nous sommes sur place dès l'ouverture des sites, et surtout bien avant les foules. Nous débutons par la visite du Kōfuku-ji. Le Kofukuji est un temple bouddhiste du clan familial Fujiwara. Il fait partie depuis 1998 des « monuments historiques de l'ancienne Nara » inscrits au patrimoine mondial de l'UNESCO. Des travaux de rénovation sont actuellement en cours, une première partie qui concerne principalement une réfection du bâtiment principal devrait se finir en 2018 et la seconde en 2023, mais cela n’empêche pas la visite. Le complexe comprend plusieurs pavillons dont certains classés Trésor National du Japon, telle que la pagode à cinq étages. Elle culmine à un peu plus de cinquante mètres, et elle est la seconde plus élevée de l'archipel et se présente fièrement comme l'un des symboles de Nara. Dans l’immense ensemble, nous voyons le Hokuendō. Petite salle octogonale, construite à la mémoire de Fuhitōfujiwara en 1143 et restaurée en 1208. Il y a également le Sanju-no-to, pagode à trois étages, le To-kon-dō (Pavillon d'or de l'est), le Sai-Kon-dō, et le pavillon Chū-Kon-dō qui abrite une statue de Nyorai Shaka datant du XIIe siècle. |
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Nous empruntons les allées ombragés qui traversent le parc et nous franchissons la grande porte en bois de Nandai-mon qui mène au complexe du Tōdai-ji. La porte est gardée par deux statues de 8,4 mètres de haut qui représentent les deux rois du Tōdai-ji, appelés "Ni-ō". Nous marchons sur l'allée accompagnés par les daims. Il y en a d’ailleurs partout ! Les daims en libertés ne sont pas farouches et se sont très bien accoutumés à l'homme. Nous atteignons l'enceinte principale du temple, le Daibutsu-den. Le bâtiment est le plus grand temple en bois du monde. On comprend donc pourquoi le Tōdai-ji est si célèbre! Il est d'ailleurs classé au Patrimoine mondial de l'Unesco. Le temple est réellement immense avec ses 57 mètres de long pour 50 mètres de large et 48 mètres de haut. C'est au moment où nous nous trouvons devant que l'on se rend compte de la démesure du bâtiment ! |
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Une fois à l'intérieur du temple, on découvre une statue colossale en bronze du bouddha appelée Daibutsu, c'est-à-dire « Grand Bouddha ». Un immense bouddha assis en bronze mesurant la bagatelle de 15 mètres de haut et 250 tonnes ! Il est très impressionnant! Le Bouddha possède la coiffure la plus sophistiquée de l’archipel, faite de plus de centaines de boules de bronze. Reposant sur une fleur de lotus, il élève sa main droite en signe d’apaisement. Il représente Vairocana (à ne pas confondre avec Siddhārtha Gautama) et est entourée de deux statues de bois (boddhisattva ou gardiens du bouddha) plus petites. D'autres statues sont également présentes dans l'enceinte du Daibutsu-den. Un peu plus loin, une maquette de l'ensemble de l'édifice nous permet de réaliser l'ampleur de la construction, sachant que le temple ne se limitait pas au bâtiment principal mais qu'il était également encadré par deux immenses pagodes de plus de 100 mètres de haut, aujourd'hui disparues. En se promenant à l'intérieur du temple, une chose étrange attire notre attention. L'un des poteaux de bois est troué à sa base. La taille du trou correspondrait à celles des narines du Daibutsu, le grand bouddha de bronze. La légende dit que ceux qui passeront à travers l'orifice atteindront l'éveil lors de leur prochaine vie! Voila pourquoi nous assistons à un défilé de personnes qui s'engager la tête la première dans le petit trou, devenu aujourd'hui une sorte d'attraction. |
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En quittant le temple Todai-ji, nous achetons une petite collation et nous poursuivons notre route vers un autre sanctuaire. Nous avons 15 à 20 minutes à pied pour accéder au sanctuaire Kasuga Taisha. Le chemin jusqu’au Kasuga-taisha passe par le parc de Nara où des cerfs sika errent librement. Les daims s’invitent dans le paysage et paissent paisiblement sans troubler autrui. La légende shintô leur attribue le rôle de messagers des kami (divinités). En voir au cœur du lieu sacré signifierait alors qu’une prière a été entendue. On dit parfois que dans un voyage, l'important n'est pas la destination mais le chemin pour y arriver. Cette réplique s'applique relativement bien au grand sanctuaire Kasuga, tant sa visite démarre bien avant d'arriver sur le lieu même. Plus de mille lanternes en pierre longent la voie. La balade est sublime, elle offre en effet des paysages à l'ambiance saisissante, entre ces mille hautes lanternes en pierre gagnées par la mousse et les lichens. |
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L'entrée dans la vaste enceinte de Kasuga Taisha délivre une ponctuation de plusieurs bâtiments shinto, constituant un ensemble serein et ravissant. Inscrit au Patrimoine mondial de l'Unesco, le complexe Kasuga Taisha est notamment connu pour ses nombreuses lanternes suspendues en bronze et celles en pierre jalonnant le sentier de promenade. Le Kasuga-taisha se divise en plusieurs bâtiments dont celui dédié aux offrandes (heiden), celui dédié aux prières (haiden) et le bâtiment principal (honden). Ces 3000 lanternes de bronze et de pierre dispersées à travers le Kasuga-taisha sont pour la plupart, le fruit de dons datant de l’époque Heian et caractérisent aujourd’hui le sanctuaire. Ici à la nature a une place importante, comme le témoigne notamment, le toit découpé du Naoraiden Hall pour laisser pousser librement un arbre centenaire, puis ce pommier offert par l’empereur Takakura il y a plus de 800 ans fièrement exposé dans le "jardin du pommier" ou encore la forêt. La glycine embellie le sanctuaire avec ses grappes violettes qui recouvrent les multiples tonnelles. Pour ceux qui souhaitent recevoir une prédiction, il suffit de se rendre dans l'une des échoppes à gauche de l'entrée du sanctuaire et demander la « fortune ». Le vendeur tend une boîte en bois qu'il s'agit d'agiter, afin d'en faire sortir un bâtonnet orné d'un numéro. Il faut lui remettre ce bâtonnet, et en échange on reçoit une prédiction liée au numéro que la fortune vous a mis entre les mains. Ces dernières se classent par degré de bonne fortune (mauvaise, plutôt mauvaise, modérément bonne, bonne), elles indiquent comment optimiser son bonheur. Elles contiennent également quelques indices sur la réalisation des désirs, voyages, prospérité, etc.. |
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Le parc de Nara c’est le poumon vert de la ville. Des bosquets, des étangs pleins d’allées forestières ombragées, un paysage reposant qui sert d’écrin aux temples. Et au fil de notre promenade les daims viennent à notre rencontre. Ils sont vénérés dans la religion. Ce sont les messagers des Dieux. Dans le bouddhisme, le cerf d’or est un animal sacré qui sauve les hommes du désespoir et apaise leurs passions. D’où les innombrables daims qui vivent dans les pars et les enceintes des temples de Nara. Nous visitons à présent le sanctuaire de Kasuga Wakamiya, situé en pleine forêt. |
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Juste à côté nous allons au Meotodaikokusha. A l’entrée du temple comme dans tous les temple se trouve un bassin en pierre rempli d’eau. Ce bassin sert à se purifier le corps et l’esprit avant de prier dans un temple ou un sanctuaire. Ce rituel symbolique est effectué en utilisant un « hishaku », une sorte de louche avec un long manche, en bambou ou en métal, qui est toujours présente à côté de la fontaine. On purifie ses mains et la bouche, car ce sont ces deux parties de notre corps que l’on va utiliser lors d’une prière : on frappe dans les mains pour invoquer la divinité, et on prie en utilisant la bouche. |
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Nous nous dirigeons ensuite dans un restaurant. Dans un très jolie cadre, nous mangeons un plat typique à base de pâtes. |
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Nous sommes près pour une petite rando, nous allons prendre de la hauteur. Nous allons monter au sommet du Mont Wakakusa. Le Mont Wakakusa est une colline qui culmine à 342 mètres d'altitude et offre une vue d’ensemble sur la ville de Nara. Nous traversons complètement le parc, puisque l'entrée de la colline se situe à son extrémité est, entre le célèbre Tôdai-ji et le sanctuaire Kasuga-taisha. Wakakusa se divise en plusieurs paliers, nous débutons l'ascension et nous nous retrouvons au premier palier depuis lequel le panorama sur Nara est saisissant. On distingue bien les différents points d'intérêt principaux de la ville que nous avons visités ce matin. |
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Nous poursuivons la montée pour apercevoir d'autres monts en s'éloignant du centre-ville. Pour info, la colline s’embrase en hiver lors du festival Yamayaki. Lors du festival, une procession chargée d’enflammer le mont Wakakusa quitte le sanctuaire Kasuga Taisha, ils sont munis du feu sacré pour la cérémonie. A l’origine de l’embrasement du Wakakusa, deux légendes. La première impliquerait les moines du Todaiji et du Kofukuji, protagonistes d’un conflit marquant sur la démarcation entre les deux célèbres temples. La montagne, au centre des passions, aurait été brûlée dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle pour mettre fin à la querelle. La seconde met en scène des acteurs tout aussi belliqueux, ours et insectes qui, considérés comme une menace pour Nara, se voyaient refouler aux portes de la ville par d’immenses feux ! |
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Nous atteignons le troisième sommet. Nous nous reposons en contemplant le paysage qui nous entoure. |
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Sur les flancs de la colline, je remarque que beaucoup de locaux se baladent avec des poches en plastique. Ils sont en train de cueillir des jeunes pousses de fougère aigle et nous sommes justement en pleine saison. Ce sont des légumes sauvages hautement appréciés en Asie depuis des millénaires. Le légume est employé souvent dans la cuisine des moines bouddhistes végétariens, non seulement par son atout nutritif, riche en protéine et calcium, mais aussi parce qu'il est équipé de saveur et de texture proche de viande. La fougère aigle est aussi très répandue en France. |
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Nous redescendons le Mont puis nous traversons le parc, et au passage nous nous arrêtons pour manger une glace. Nous faisons quelques photos en compagnie des Daims puis nous traçons vers le centre ville. |
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Nous flânons dans les rues commerçantes en débutant par la rue Higashimuki. Cette arcade commerçante est bordée de nombreux magasins de souvenirs et restaurants. Puis nous continuons dans les rues voisines. Nous testons une pâtisserie japonaise : une pâte de riz au thé vert, fourrée d'une purée rouge... non pas de la confiture de fraises mais une purée de haricot rouge. Ce n’est pas mauvais mais je n’en fait pas des folies contrairement au Japonais qui en sont fous !! |
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Nous entrons maintenant dans le vieux quartier traditionnel de Nara : Naramachi. Les machiya, anciennes maisons japonaises en bois, se dressent le long des ruelles et abritent désormais des musées, boutiques de souvenirs, restaurants ou encore des cafés. Un quartier pittoresque, l'image même que le voyageur étranger se fait souvent du Japon moyenâgeux. Nous naviguons dans son dédale de ruelles étroites et en admirant l'architecture des maisons anciennes japonaises. Contrairement à la foule dans les temples, Ici on ne croise que peu de touristes, c’est un moment de pure évasion, de tranquillité et de découverte. |
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Nous regagnons la gare et nous prenons notre train direction Kyoto. Train, propre et pile à l’heure évidement c’est un régal. Ce soir, pour souper nous retournons au centre commercial "Aeon Mall" dans la zone "food court" où il y a plusieurs restaurants. Notre choix porte sur le restaurant "Ikinari Steak “. Le restaurant attire les gens, la queue commence à grandir devant. "Ikinari" signifie "tout de suite" ou "au tout début" en japonais. Leur concept est de proposer de nombreux types de viande, et une fois que l’on a fait son choix, le cuistot le pèse et le cuit devant nous. Des tabliers en papier sont à notre disposition, le plat crépite devant nous il n’y a plus qu’à déguster et c’est un vrai délice !! Nous avons bien mangé mais il nous reste un peu de place pour un succulent gâteau à la fraise oui cette fois-ci c’est bien de la fraises et non des haricots rouges !! |
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Nous terminons notre belle journée en se promenant dans les boutiques. |
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Au compteur pour notre marche journalière = 15,5 km. |
A demain |
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