Nous
descendons prendre notre petit déjeuner puis nous regagnons
notre chambre pour se préparer afin de partir en vadrouille.
Cyr se sent fatigué, il reste à l'hôtel pour se reposer avant notre journée de balade et quant à moi je décide d'aller visiter le mythique marché aux poissons le "Tsukiji Market". Le « Tsukiji Market » est le plus grand marché aux poissons du monde. Fondé en 1935, il brasse des milliers de tonnes de poisson chaque jour. Le marché se découpe en 3 zones : les enchères de thon, le marché couvert, dédié aux poissons en tous genres, dont la vente est réservée aux professionnels ; et la partie extérieure, plus calme, consacrée aux condiments, aux accessoires et aux restaurants. Me voilà dans un immense marché, le ballet incessant de charriots qui passent devant moi est assez impressionnant. Les charriots vont vite dans les allées et ça bouge beaucoup… Je me fraye un passage et j’arpente l'ensemble du marché aux poissons qui dévoile des formes et des couleurs étonnantes. La visite du marché me transporte dans un autre monde. Voir tous ces gens s’agiter et hurler pour acheter et vendre du poisson, admirer les immenses étals recouverts de nombreuses espèces… Difficile de trouver une expérience plus authentique et typique à vivre au Japon. Autant vous dire qu’au marché de Tsukiji, l’immersion est totale et absolue. |
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Dans la troisième zone du marché, il y a déjà la foule devant les restaurants de sushi pour déguster les poissons les plus frais, et dès le petit déjeuner ! |
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En sortant, je poursuis ma balade autour du marché avec ses innombrables échoppes. L’avantage ici par rapport au marché couvert c’est la possibilité de flâner sans déranger les professionnels en plein rush. |
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Dans les rues se dresse une longue série de gargotes où alternent petits restos à sushis et vendeurs de tout (couteaux, ustensiles de cuisine, fruits secs...). Pour la petite anecdote : il y a bien longtemps, le poisson cru était placé entre des couches de riz vinaigré pour empêcher sa dégradation. D'ailleurs, on jetait ensuite le riz pour ne consommer que le poisson. Il a fallu attendre le VIIe s pour arrêter ce gaspillage et consommer le tout : le sushi est alors né !! |
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Je retourne à notre hôtel, Cyr s'est bien reposé et il va mieux pour partir à l'aventure. Nous prenons le métro en direction du quartier Ryogoku. Ryogoku désigne le quartier des Sumo situé à l'est de la rivière Sumida à Tokyo. Entièrement articulé autour du sumo, ce sport traditionnel japonais, la plupart des équipes (ou heya) y sont installées. Nous commençons par les jardins Kiyosumi Tei-en. Le jardin de Kiyosumi est un jardin japonais de déambulation traditionnel, Il est aménagé durant l'ère Meiji de 1878 à 1885 selon les principes classiques. Le jardin est constitué principalement d'un étang, d'une colline artificielle et d'un jardin sec. Il couvre une superficie d'environ 81 000 m2. Merveille de finesse, chaque pierre qui le compose n’y a pas été posée au hasard. Par de subtils détails de construction du chemin et de placement, nous sommes entraînés dans une promenade autour du lac. Sur un des îlots siège la majestueuse maison de thé Ryo-tei. Il reste encore des cerisiers en fleurs et le parc n’échappe pas à l’engouement des locaux et touristes lors du printemps quand ils viennent les regarder. |
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Après s’être imprégné de la tranquillité du lieu, pas même perturbé par les clapotis des carpes de l’étang, nous partons à la découverte du quartier. C'est un régal de se promener dans le coin, authentique et paisible. Nous avons croisé le chemin de sumotoris qui rentrent surement de leur entrainement. Il aurait fallu venir tôt ce matin pour assister à un combat lors des entrainements de sumo...une occasion de plus pour retourner au Japon !! Pour info, les plus grands champions japonais de sumo sont des colosses qui mesurent en moyenne 1,84 m pour 154 kg. Le poids et la corpulence sont essentiels dans cette lutte qui consiste à déséquilibrer l'adversaire, mais ce n'est pas suffisant. Actuellement, trois parmi les plus grands sumotoris sont originaires d'Hawai et pèsent plus de 200 kg. Le record de corpulence fut atteint par Konishiki Yasokichi (né en 1963 à Hawai) : 287 kg. Un monstre, mais le grand poids ne fait pas obligatoirement le grand champion ! |
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Outre l'hégémonie du Sumo le quartier de Ryogoku a beaucoup de charme, l’ambiance est paisible. Il reflète l’image de Tokyo que l’on imagine de l'ancienne cité. Ravissante rue ombragé, bordée de petits commerces traditionnels et vénérables artisans. Pour l’instant pas de grands gratte-ciel et c'est ce qui fait tout le charme de Ryogoku. Nous nous baladons et nous voyons de petits temples ici et là. Nous rentrons dans le temple Chōsenin, temple d’école de bouddhisme. Crée en 1658, il se compose de deux bâtiments distincts, à gauche le Fudō-dō et à droite le plus simple Hondō (bâtiment du temple principal). |
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Tout proche nous allons voir le Reiganji temple. Le temple abrite l'une des six statues Jizo d'Edo. Ces six Jizo ont été construits aux six portes d'Edo en 1706. Sur son terrain, nous voyons également plusieurs tombes de seigneurs féodaux. |
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Au fil des rues nous découvrons une multitudes de petits temples : Zntokuji, Unkouin, Ryoshin-in, Chokoin, Entsuji, Joshin-ji...Nous ne voyons pas beaucoup de monde, difficile d'imaginer que nous sommes au Japon avec ses rues quasi désertes !! |
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Avant d’aller dans un parc pour se poser, nous allons dans un « Kitchen Origin », un magasin qui permet de composer des boîtes repas. Il y a des plats préparés, soupe, salade, fruits, brochettes, riz, café…Très pratique, bon et pas cher. C’est donc avec notre repas que nous partons nous installer dans un parc pour manger. |
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Nous reprenons notre marche et nous tombons sur le siège du groupe Bandai. Bandai est une entreprise japonaise exerçant son activité dans le secteur de la fabrication de jouets, le développement de logiciels et la production de tokusatsu (séries télévisées japonaises très riches en effets spéciaux). Fondée en 1950, le groupe est le troisième plus grand producteur de jouets au monde. Bandai s'est beaucoup diversifié durant toute son histoire et possède des filiales sur toute la planète qui exercent des activités touchant des secteurs très différents comme les jeux vidéo, la fourniture de contenu numérique, le divertissement ou la vente de nourriture. Nous photographions les statues à l'extérieur puis nous rentrons pour observer les objets exposés. |
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Nous poursuivons toujours à pied vers le Tokyo Skytree, au passage nous voyons le building du Asahi Super Dry Hall que nous avons déjà vu lors de la visite du quartier Asakusa lors de notre premier jour au Japon. |
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Nous traversons le pont qui enjambe la rivière Sumida. Nous continuons tout droit one ne peut pas se tromper la Tokyo Skytree est juste en face. En contre-bas, j'aperçois une aire de jeux bien sympa pour les enfants (voir photos ci-dessous). |
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Nous voilà arrivés près de la fameuse tour. Inaugurée en 2012, la Tokyo SkyTree est une tour de radiodiffusion. Avec un point culminant à 634 mètres la structure autoportante est la deuxième tour la plus haute du monde. Pourquoi « 634 » mètre ? 634 en japonais peut se lire « Mu-Sa-Shi » ce qui est le nom de l’ancienne province où se trouve actuellement la Tokyo Skytree, en plein cœur du quartier Sumida, et qui couvrait Tokyo, Saitama et même une partie de Kanagawa. La tour possède trois pieds pour une stabilité maximale et une meilleure résistance aux séismes. Sa forme à partir de la mi-hauteur est cylindrique pour une meilleure résistance aux vents. Perchées à 350 et 450 m, deux observatoires pour l'impression de flotter au-dessus de la ville et tutoyer les montagnes qui la cernent ! Bon aujourd'hui, le soleil n’est pas au rendez-vous, nous allons pas y monter. On va profiter des commerces qui se trouvent aux pieds de cet « arbre des cieux de Tokyo ». |
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En effet, au pied de la belle, c'est toute une économie qui s'est agglomérée, sous la dénomination de "Solamachi" (qui signifie "ville du ciel"). Les boutiques s'alignent par dizaines dans un dédale impressionnant de produits dérivés, de souvenirs en tout genre et de restaurants à perte de vue. Nous rentrons dans la superbe boutique de produits du Studio Ghibli. Pour les grands amoureux de Ghibli c’est la boutique pour se fournir en produits dérivés officiels et faire le plein des goodies de la marque. On y trouve des peluches et figurines de toutes tailles, des sacs, porte-clés, vaisselle, linge, accessoires et ustensiles en tout genre, et bien d'autres objets aux couleurs des films. Tout proche un autre magasin : la boutique officielle « one piece » qui propose aussi une multitude d’articles de la saga. |
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Nous prenons le métro pour changer de quartier et nous rendre à Shibuya. Nous sortons à la station Hachi-ko, et devant nous les écrans lumineux rivalisent de gigantisme, les haut-parleurs crachent à plein volume le dernier tube de Pop, la foule, les magasins, les néons et ses publicités géantes...Bienvenue à Shibuya !! Nous sommes devant le carrefour piéton le plus important au monde, le Shibuya Crossing. Le célèbre carrefour toujours bondé met en scène une chorégraphie rythmée à la seconde par des feux tricolores. Là, se croisent des milliers de passants, sous la lumière d’écrans géants et devant des automobiles sagement alignées jusqu’à leur top départ. En moins de 3 minutes, des centaines de personnes changent de trottoir. Il existe même en plus deux passages piétons en diagonale marqués au sol. Je suis subjuguée par ce ballet de grosses vagues déferlantes !! Une petite vidéo pour vous donner un aperçu du Shibuya Crossing : |
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Proche du Shibuya Crossing, une longue file s’étend devant la statue de Kachiko afin de se faire photographier à côté de ce célèbre chien. Hachikō, né le 10 novembre 1923 et mort le 8 mars 1935, est un chien de race Akita. Pour la petite histoire : Hachiko attendait chaque soir son maitre, un professeur, à la gare de Shibuya, au même endroit. Un jour pourtant en 1925, le professeur ne vint pas, terrassé par une crise cardiaque, Hachiko continua à venir pendant dix ans. Des vendeurs de yakitori, à côté, l’avaient pris en affection et le nourrissaient copieusement. Son histoire émut beaucoup de monde. Quand il mourut à son tour, la nouvelle fit le une des journaux et l’on érigea une statue à la sortie de la gare, en mémoire de cette fidélité exemplaire. |
Nous allons prendre de la hauteur pour voir ce fameux passage piéton. Nous montons dans la tour Hikarie. Inaugurée en 2012 et construite de blocs de verre et d'acier, elle est une première étape de la reconfiguration du quartier de Shibuya à Tokyo. La tour Hikarie mesure 183 mètres de haut. Les premiers étages, du sous-sol au 5ème étage, sont occupés par le centre commercial ShinQ's. Des restaurants variés sont ensuite répartis entre le 6ème étage et le 7ème étage. Puis le 8ème étage qui est agencé en petites salles d'exposition et galleries d'art. Nous continuons à monter jusqu’au 11ème étage, d’ici nous avons une vue plongeante sur le très célèbre Shibuya Crossing et en regardant au loin on aperçoit aussi les premiers massifs montagneux du centre du Japon. Le panorama offert est superbe et impressionnant. Le centre de Shibuya est en cours de réaménagement majeur au cours des prochaines années. Du côté est de la gare, le Shibuya Hikarie , a ouvert ses portes au printemps 2012. Un an plus tard, les plates-formes Tokyu Toyoko Line ont été déplacées sous terre, permettant la circulation sur la ligne Fukutoshin . La construction d'un nouveau gratte-ciel de 230 mètres de hauteur d'ici 2020 et le déplacement des quais de la ligne JR Saikyo à côté des plateformes du JR Yamanote Line . De plus, la place piétonne sur le côté ouest de la gare sera élargie et plus conviviale pour les piétons en combinaison avec un réaménagement des arrêts d'autobus et de taxis. L'ensemble du projet devrait être achevé vers 2027. |
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Shibuya est aussi le quartier de la mode et de la jeunesse tokyoïte par excellence. Les rues piétonnes regroupent des dizaines de magasins de mode et, plus loin, les collines dédiées aux love hôtels de Dogen-zaka. En même temps qu'au nom de l'arrondissement, le nom Shibuya se rapporte à la gare et au quartier d'affaires autour de la gare. La gare de Shibuya est une des plus fréquentées dans la région de Tokyo, ce qui est particulièrement visible au niveau du Shibuya Crossing. Tout ça pour dire que Shibuya c'est de la folie et c'est un passage incontournable lors d'une visite à Tokyo ! |
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Au détour d'une rue, nous rentrons dans un grand magasin de musique, des rayons entier d'instruments : le rêve des musiciens...sauf pour les prix !!! |
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Dans une autre rue, nous rentrons dans la boutique « can do », magasin japonais pas cher et à prix unique : 100¥, soit environ 1€. Très populaires aussi bien parmi les locaux que des expatriés, ces commerces permettent de trouver divers articles d'usage courant pour la cuisine, le rangement, la salle de bain, la papeterie, du linge de maison, accessoires, ainsi que beaucoup de gadgets insolites. Durant notre séjour au Japon nous avons vu d’autres franchises avec le même concept comme Daiso, Seria, Daikoku ou encore 100-Yens shop. C'est l'occasion de trouver des petits cadeaux à ramener. Délesté de quelques yens, nous repartons à la recherche d'un restaurant "Taco Bell" car j'ai vu une pub en nous baladant. |
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Taco Bell est une chaîne de restauration rapide américaine, sur le thème Tex-Mex. Les « Taco Bell » servent donc des articles basés sur la cuisine Tex-Mex, avec un grand choix de tacos et d'assaisonnements plus ou moins épicés. La première fois que j’ai mangé dans une chaîne comme celle-ci c’est en Floride et j’avais bien aimé le concept. |
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Pour digérer notre repas, nous poursuivons notre balade de nuit. Nous traversons de nouveau le fameux passage piéton mais cette fois-ci en faisant un "face-time" avec la famille. De l'autre côté de la gare se trouve une statue moins populaire que Hachiko mais elle est à voir. Bien que beaucoup moins fréquentée, cette statue sur le côté sud-ouest de la gare de Shibuya est un autre point de repère de la région. La statue ressemble à une statue Moai de l'île de Pâques, et elle a été donnée à la paroisse de Shibuya par les habitants de Niijima en 1980, un cadeau en faveur de la célébration de la centième année de Tokyo en tant que capitale du Japon (qui était auparavant Kyoto). |
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Pour cette journée, nous restons dans une moyenne de 18 km à pied. |
Bonne nuit. |
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