Sur les chemins de St Jacques de Compostelle

Invitation au Voyage


Ce matin petit déjeuner gargantuesque à notre hôtel, nous nous préparons pour notre journée de randonnée.


  




Nous remontons dans notre chambre pour prendre nos sacs à dos. Eva A. cherche de partout son poncho pour le mettre à porté de main au cas où la pluie revienne.
Elle regarde dans son sac, les placards, la salle de nain, les tiroirs et elle fait même les poubelles mais en vain le poncho a disparu !! Puis, nous entendons petite Eva qui dit "oups", elle avait les deux ponchos dans son sac !! Quand je vous dis qu'il faut toujours surveiller petite Eva.

Rencontre avec les premiers symboles de la route du chemin de Compostelle :

Ces symboles vont nous guider jusqu'à la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle. Ici, nous nous trouvons la coquille Saint-Jacques, le symbole le plus connu et le plus universel du Camino de Santiago. La coquille Saint-Jacques officielle doit être jaune avec un fond bleu, elle est généralement en forme de tuile, bien que nous la trouvons également sculptée dans la pierre des cairns eux-mêmes.
Ce symbole est si important sur le Chemin de Saint-Jacques que nous allons le voir représenté de mille et une façons : des corbeilles en forme de coquillage de Vieira, dans des fontaines, décorées sur les balcons ou portails etc…

On ne connait pas la véritable raison de symbole de coquilles Saint-Jacques. Au fil des ans, de nombreux mythes ont tenté de s'associer à St. James. Un de ces mythes dit que c'est devenu un symbole iconique parce que les pèlerins médiévaux l'ont porté pendant leur voyage à Santiago de Compostela, l'utilisant pour remplacer un bol pour faire tenir leur nourriture et l'eau.
Une autre légende raconte que l'apôtre a sauvé un chevalier couvert de coquilles de pétoncles et qu'une version similaire de cette histoire prétend que pendant que les restes de Saint-Jacques étaient transportés de Jérusalem en Galice, un chevalier tomba dans l'eau et émergea couvert de coquilles. Ce n'est pas non plus un hasard si, en allemand, la coquille Saint-Jacques est appelée «Jakobsmuscheln» (moules de James) et en français elle s'appelle «Coquille Saint Jacques».
De nos jours, la coquille Saint-Jacques, avec la flèche jaune, est utilisée pour guider les pèlerins le long des nombreux itinéraires menant à Santiago. Mais à côté de cela, pourquoi la coquille est-elle si importante pour les pèlerins? On dit que ce symbole est une métaphore, en ce sens que ses lignes représentent les différentes routes parcourues par les pèlerins du monde entier, qui mènent tous à un point, la tombe de Saint Jacques à Saint Jacques de Compostelle. La coquille Saint-Jacques peut être trouvée sur les marqueurs de milestone, guidant les pèlerins dans la bonne direction. Tout comme à l'époque médiévale, de nombreux pèlerins portent la coquille Saint-Jacques autour du cou ou attachée à leur dos pour faciliter leur identification en tant que pèlerin et rassurer qu'ils sont toujours sur la bonne voie.

Nous rajoutons notre petit renard (symbole de notre groupe de rando) pour immortaliser nos premiers symboles de notre périple.

  




La journée débute avec la découverte de la Muraille romaine de Lugo. La muraille romaine qui entoure la ville de Lugo est la seule au monde à être intégralement conservée. C'est pour cette raison et pour sa mystérieuse beauté qu'elle est inscrite au patrimoine de l'humanité.

La légende dit que les Romains ont construit la muraille pour protéger non pas une ville, mais un bois, le « bois sacré d'Auguste », Lucus Augusti en latin, d'où vient le nom de la ville de Lugo. Aujourd'hui, le bois est un mystère, mais la muraille tient toujours debout, défiant le temps et parlant à qui sait l'écouter.

Construite il y a plus de dix-sept siècles en suivant les lignes directrices des œuvres élégantes de Vitruve, la muraille de Lugo s'étend sur plus de 2 kilomètres et possède 10 portes. En marchant sur la muraille, dont certaines parties atteignent 7 mètres de hauteur, et en s'arrêtant au sommet de quelques-unes des 71 tours qui se conservent (des 85 originales), tout le pouvoir de l'Empire romain nous apparaît, et de splendides vues s’offrent à nous.




  

  


À Lugo tout tourne autour de la muraille, qui est le cœur de la ville. Gravir son chemin de ronde et parcourir les presque 2,3 kilomètres de cette large promenade bimillénaire nous transporte en d'autres temps.

Les remparts romains de Lugo, sont un héritage archéologique, architectural et bâti exceptionnel de l’ingénierie romaine remontant aux IIIe et IVe siècles de notre ère. Les remparts sont construits avec des parements intérieurs et extérieurs en pierre, ardoise, et granit en faible quantité, avec un remplissage entre les deux, constitué d’un conglomérat de plaques d’ardoise et de morceaux de pierre taillée pris sur des édifices romains, un mortier à la chaux étant utilisé comme liant. D’une longueur totale de 2117 m et de forme rectangulaire ils occupent une superficie de 1,68 ha. Leur hauteur varie de 8 à 10 m, sur une épaisseur de 4,2 m pouvant atteindre 7 m à certains endroits. Les défenses de Lugo sont l’exemple le plus complet et le mieux préservé de l’architecture militaire romaine dans l’Empire d’Occident. Malgré les travaux de rénovation qui ont été effectués, les remparts conservent leur tracé d’origine et les caractéristiques de leur construction associées à leurs fins défensives, avec des murs, des murailles des créneaux, des tours, des fortifications, des portes et escaliers originaux et modernes, et un fossé.


  

  


Nous visitons la cathédrale Sainte-Marie. Elle est le siège du diocèse de Lugo. Construite à partir du XII éme siècle en style roman, sa construction s'est poursuivie au cours des siècles postérieurs avec des ajouts de style gothique, baroque et néoclassique.

La durée prolongée de sa construction explique le mélange de styles. Après une longue série de déboires, le maître Raimundo de Monforte commença en 1129 les travaux, qui durèrent jusqu'en 1273. Les styles varient du roman au néoclassique. Le déambulatoire, la grande chapelle et les chapelles des absides, de style gothique, datent du XIVe siècle. La sacristie, la chapelle de la Virgen de los Ojos Grandes et le cloître sont de style baroque. La façade principale est néoclassique. Elle abrite le musée diocésain.

La cathédrale est magnifique. Elle est inscrite au PATRIMOINE MONDIAL de L’UNESCO.

Pendant notre visite, peu de monde à intérieur, ce qui nous permet de découvrir pleinement et sereinement la richesse architecturale de la cathédrale. Nous avons allumé des cierges.



  

  

  

  


Nous retournons sur la Muraille, nous avons prévu de faire  d'abord le tour de la Muraille et ensuite de visiter la ville. Au fil de notre balade nous croisons des « lucenses » (habitants de la ville Lugo) pratiquant des activités sportives sur la muraille. Nous profitons du beau paysage qui s’offre à nous du haut des remparts.


  

  


Une fois parcourue toute la muraille nous entrons dans le vieux centre. Nous constatons que tout est très bien conservé, ce qui par moment nous permet de nous transposer quelques siècles en arrière. Nous passons devant de nombreux bâtiments anciens qui conservent toute leur majesté et qui sont entourés par d’étroites ruelles.


  

 


Il est temps de partir en rando. Aujourd'hui, nous devons relier Lugo à San Romao de Retorta.

A Lugo, il y a un des fleuves les plus importants de Galice, le Miño. Nous suivons le tracé vers le fleuve. Nous franchissons le fleuve par le vieux pont Romain, connu sous le nom de vieux pont. Il a été construit à l’époque des romains et a subi plusieurs rénovations tout au long du XII, XIV et XVIII siècles. La dernière restauration récente en a fait un pont piétonnier. Construit en pierre et ardoise, on y a rajouté des passerelles métalliques pour supporter le poids des véhicules qui l’utilisaient.

Juste après le pont, nous tournons sur la droite et nous marcherons toujours en parallèle au fleuve et aux installations sportives du Club Fluvial et à la chapelle et au quartier de San Lázaro.


  

  


En cours de route, nous apercevons le dessin d’un pèlerin avec la tenue complète : cape, chapeau et le bâton. La Cape du Pèlerin était essentiel car il protégeait les Pèlerins du froid, même en été sur ces routes jacobines qui traversent des terres au climat continental et au climat océanique. Bien qu'ils en aient également besoin pour se protéger, la nuit, des basses températures pendant les heures de sommeil.

Aujourd'hui, ce vêtement est utilisé comme attraction touristique, comme souvenir ou comme symbole historique du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, ainsi que du Pilgrim's Bordon, du Pilgrim's Pumpkin et de la Cocha de Vieira. Il est également utilisé dans les événements festifs ou formels liés au Camino de Santiago et organisés par différentes associations et entités.

Nous sommes sur le chemin Primitif. Le Chemin Primitif est la plus ancienne route de pèlerinage du Chemin de Saint-Jacques. L’itinéraire commence à Oviedo, et rejoint le Chemin Français à Melide.  Déjà au Moyen Âge, la route était empruntée par les rois et les chevaliers médiévaux, mais elle a été reléguée au second plan lors de la Reconquête, au profit du Chemin Français. La plupart de l'itinéraire du chemin primitif se déroule en pleine nature et traverse bois, montagnes, fleuves, ruisseaux, vallées, champs de culture ou petits villages, mais il offre également la possibilité de visiter des villes historiques.


  

  

Nous marchons près de la route, puis nous passons dans des bois, à côté de maisons de granit, murets, des petits hameaux…

Lors de notre promenade, nous remarquons que dans plusieurs jardins il y a des petites maisons sur pilotis surmontée d’une croix. Nous faisons des photos et on se dit que quand nous verrons quelqu’un, nous lui demanderons à quoi servent ces petites maisons.

Nous arrivons à San Vicente do Burgo. Au cœur du village se trouve la maison du pèlerin où nous faisons une halte. Il y a un WC et des distributeurs de boisson et nourriture.

Je m’installe pour prendre un café et au même moment Eva A. part aux toilettes en laissant ses affaires et notamment son appareil photo ce qui n’échappe pas à petite Eva. Elle profite de l’absence d’Eva A. et s’empare de l’appareil photo pour faire des photos de n’importe quoi et surtout une photo de ses fesses puis dépose vite l’appareil.
Eva A. sort des toilettes et en nous regardant elle comprend vite que nous avons fait quelque chose mais ne dit rien.
C’est au tour de petite Eva de partir aux toilettes et elle commet la même erreur en laissant son appareil photo, Eva A. le prend et fait une photo de sa poitrine et le repose vite.
Petit Eva sort des toilettes et voit un monsieur qui s’approche de nous. Elle interpelle le monsieur en lui disant (je traduis car elle parle en Espagnol) : « Bonjour monsieur, nous avons une question à vous poser car au cours de notre randonnée nous avons vu plusieurs petites maisons sur pilotis dans les jardins et nous nous demandons à quoi servent-elles ? » Et, tout en parlant, elle attrape son appareil photo pour lui montrer la photo des petites maisons. Eva A. lui fait signe « non !! », le café me ressort par les narines et je commence à rire car petite Eva allume son appareil photo avec le monsieur juste à côté et la photo de la poitrine d’Eva A s’affiche !! Le monsieur gêné recule de quelques pas…petite Eva après avoir réalisé dit : « heu, non ce n’est pas cette photo » … bonjour la honte !!
Un moment qui restera gravé dans nos mémoires ! Le monsieur a fait comme s’il n’a rien vu et nous explique que ces petites maisons sont des hórreos : greniers de la Galice.    

Les greniers caractéristiques de la Galice sont des constructions en pierre et en bois qui s'élèvent du sol grâce à leurs piliers et dont le but est de garder les récoltes. Ils sont propres à l'architecture rurale galicienne et au paysage de la région. Conserver la récolte de céréales était vital pour ces peuples d'agriculteurs : c'était assurer la nourriture de l'année. Chaque exploitation, ou presque, avait donc son hórreo. Il semble en fait spécifique au stockage du maïs, céréale récoltée tardivement dans la saison et demandant un séchage supplémentaire pour sa conservation. Surtout dans ces régions atlantiques assez humides.
Et, de nos jours, on en construit toujours pour conserver le maïs. Il doit y avoir plusieurs dizaines de milliers de hórreos en Galice, des petits, des grands, près des maisons, au centre des vieux villages, en bord des rías ou de la mer, isolés ou parfois groupés. Protéger les récoltes de l'humidité et des rongeurs ne suffisait pas ; encore fallait-il les garantir contre les forces mauvaises qui pouvaient tout gâcher. Et la mythologie des Asturies est très riche en sorcières, gnomes et autres êtres farceurs. D'où ces signes géométriques et ces dessins symboliques, aujourd'hui très effacés, qui ornaient nombre de hórreos pour en conjurer les mauvais sorts. Les hórreos deviennent un symbole de richesse pour les agriculteurs. Ces derniers les décorent avec, par exemple, une horloge solaire, ou des clochers en bois, des épis, un à chaque extrémité de toiture. La croix est fortement représentée (protection de la récolte), et la boule représentant l'épi de maïs (symbole de fertilité), mais aussi des pointes pyramidales et autres formes décoratives.    


  



Le monsieur nous accompagne pour une visite guidé de son village, il a l'habitude d'accompagner les pélérins et est fier de nous faire visite l'église.

La belle église baroque de San Vicente do Burgo est construite sur une précédente médiévale. Sur la façade on aperçoit San Vicente Mártir, sa tour carrée abrite trois cloches.

A  l'intérieur la chapelle est superbe, elle est couverte d'une belle coupole surmontée d'une lanterne.

Nous accédons à l’étage par un petit escalier et nous y découvrons une magnifique horloge qui fonctionne encore aujourd'hui.

A l’intérieur il y a également la statue d’un cop tout doré. Le 25 décembre, à minuit, c’est la naissance de Jésus Christ et les espagnols vont à la misa de gallo (la messe du coq) qui tire son nom de l’animal annonciateur de la naissance du Christ mais aussi de l’heure à laquelle se termine la messe de Noël, vers 5 heures du matin (au chant du coq).

Le monsieur est un passionné et nous raconte des histoires de son village. Nous avons beaucoup de chance de visiter cette église.


  

  

  

Nous remercions le monsieur pour sa gentillesse et ses explications et nous reprenons notre route.

Au fil de notre chemin, nous rencontrons une famille de cycognes, une petite cascade, des grosses limaces, des vaches, nous traversons des bois et des petits hameaux.


 

  

 

Il reste 5 km avant d’arriver à San Romao de Retorta. Nous apercevons un panneau indiquant un restaurant et nous allons voir s’il est possible de manger car tout le long de notre parcours nous n’avons pas pu manger car les restos et superettes étaient fermés. Heureusement nous avons des kits kats et bananes dans nos sacs.

Nous entrons dans le restaurant mais le service est terminé et il n’est pas possible de manger. La propriétaire nous informe qu’à San Romao de Retorta il y a un bar où il est possible d’acheter à manger. Nous reprenons notre route.

Au village, nous trouvons le bar et nous commandons des énormes sandwichs et nous installons pour notre repas. Ça fait trop de bien cette pause. Nous profitons d’être ici pour également acheter un pique-nique pour demain midi.

Ce soir nous dormons dans une petite maison située au milieu de la nature, le long du Camino Primitivo.  

Juste à côté de notre logement il y a une autre petite maison et nous faisons la connaissance de Santiago un autre pèlerin. Installés dans le jardin, nous discutons un bon moment avec lui enfin surtout petite Eva qui parle Espagnol.


  

  

  


Distance de 29,2 km à pied pour aujourd'hui.



 

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